Entretien: Jamal Belahrach, vice-président de la Commission Emploi et DG de Manpower Maroc Après près de quatre années maintenant que le Code du Travail est sorti, avons-nous le moyen de savoir aujourd'hui s'il a été vraiment appliqué? Tout le monde sait que le Code du Travail ne peut être appliqué en l'état et plus particulièrement pour certaines dispositions. Le code du travail est un cadre de référence qui doit s'adapter à l'économie du Maroc et sa rapide évolution. Personne ne veut être en dehors de ce cadre mais force est de constater que des améliorations sont à apporter. Je crois qu'aujourd'hui tout le monde à envie de bien faire. La CGEM, dans son mémorandum, a mis en exergue les imperfections qui bloquent justement sa mise en uvre. Quelle a été la démarche pour justement les déterminer ? La méthode de la CGEM est claire. Ce mémorandum est le fruit d'un travail qui a été piloté par M. Tazlaoui, président de la Commission Emploi, en partant des besoin des adhérents et en s'appuyant sur des experts et ce en respectant d'une part les conventions internationales et d'autre part, en tenant compte de la réalité économique du pays et de nos entreprises. Ces recommandations vont certainement faire l'objet d'un débat serein et constructif en respectant les prérogatives de chacun. Le Maroc d'aujourd'hui est entré dans une nouvelle phase où les partenaires sociaux, le gouvernement, et le patronat veulent travailler de concert pour faire en sorte que nous créons davantage d'emploi et donner des perspectives à tous les citoyens marocains. Une opportunité à ne pas rater. A quel stade en est le processus pour rectifier le tir ? D'après mes informations le mémorandum est entre les mains du gouvernement. Maintenant il faut respecter le processus du dialogue social qui vient de démarrer. Les points de discorde entre les deux parties sont nombreuses. Quelle est la philosophie retenue par la Commission chargée de ce dossier pour préserver les droits du travailleur tout en tenant compte de la compétitivité de l'entreprise ? Pour avoir contribué modestement à ce travail avec d'autres, je peux vous dire que sa philosophie est basée sur une seule idée : comment donner à notre pays une croissance durable, tout en créant les conditions de réussite pour nos entreprises et des conditions de travail et de développement pour les salariés. Je ne citerai qu'une mesure phare, celle qui concerne l'indemnité de perte d emploi. Le rapport préconise sa mise en place parce que nous nous devons de créer la solidarité en cas de difficultés pour un salarié qui perd son emploi. En revanche, il met en exergue certains dispositions avec des propositions très concrètes pour que nos entreprises soient plus compétitives et puissent ainsi, en ces temps de crise, s'adapter rapidement. Le rapport gagnant perdant a fait son temps. C'est ensemble que nous devons bâtir une société juste sans entraver la liberté d'entreprendre.