* Le bilan 2008 du travail temporaire confirme lélan enregistré par le marché depuis le reconnaissance du code du travail de lintérim. * Avec 168 millions de DH de chiffre daffaires pour lannée 2007, Manpower se positionne toujours comme le leader du nombre de missions déployées sur le terrain. * La politique dextension du réseau continuera en 2008 avec louverture dune nouvelle agence à Bouskoura, pour être près de la zone industrielle. Le bilan présenté par Jamal Belahrach, le D.G de Manpower Maroc, dévoile une hausse dactivité au cours de lannée écoulée de lordre de 28%. «Cette hausse résulte de la reconnaissance du travail temporaire, explique le patron de Manpower, avec des missions déployées sur le terrain qui sont courtes et répondent au mieux aux demandes du marché». «Le besoin en 2007 sest fait surtout ressentir pour le secteur tertiaire, constate Jamal Belahrach. Ces nouveaux consommateurs du travail temporaire arrivent à se positionner maintenant à côté du secteur industriel avec 47% des profils recherchés». Le nombre des missions que Manpower a pu dépêcher en 2007 était de lordre de 18.000. Les responsables de Manpower précisent aussi que «le salaire moyen est de lordre de 3.775 DH par mois au lieu de 2.500 DH en 2006». «On sort des préjugés qui ont longtemps régné concernant les salaires des intérimaires qui dépassent rarement le Smig», explique Jamal Belahrach. Il faut remarquer que le raisonnement de Manpower se fait en termes de salaires bruts. Le souci de respecter les droits des travailleurs intérimaires sest également confirmé en 2007. Actuellement, le statut de lintérimaire semble davantage se préciser. «Tout le monde usait ces 3 dernières années de lintérim pour remplir les usines, explique le DG de Manpower, actuellement, il y a des cadres qui font confiance aux missions de lintérim. Il y a certainement un mouvement en vue de sortir du cadre strict de lIntérim de masse». Les chiffres dévoilés par Manpower dévoilent aussi que 95% des intérimaires sont actuellement bancarisés. Ce qui pourrait constituer un gage de transparence pour les intérimaires. La typologie des travailleurs temporaires révèle aussi que 70% des intérimaires nont pas de diplômes. Avec un niveau BAC au plus. Seulement 25% des travailleurs temporaires ont un niveau BAC + 4. 45% sont issus des Universités publiques. Sous un autre angle, 80% des individus à la recherche dun travail temporaire sont célibataires. Ce qui dénote laspect précaire qui règne encore dans lesprit des travailleurs temporaires concernant la fréquence des missions dintérim quils peuvent éventuellement faire. Les entreprises qui ont fait appel aux intérimaires en 2007 sont surtout les multinationales installées au Maroc. Avec un taux de 51% du total des missions, les entreprises étrangères confirment que leur politique dembauche compte essentiellement sur les emplois de courte durée. Jamal Belahrach explique enfin qu «il ny a pas de corrélation directe entre le diplôme et le salaire». Cette problématique nest pas le propre du marché du travail marocain. Actuellement, il ny a pas encore de salaire de référence. Avec la stratégie de la flexibilité, cest plutôt vers une sécurisation de lemploi que les entreprises du travail temporaire, dont le nombre dépasse 70, tentent actuellement de focaliser leur politique; les commerciaux sont toujours les plus recherchés, alors que les agents de sécurité et les agents de maintenance sont les plus chanceux au sein du marché de lIntérim. Les centres dappels continuent enfin de faire figure daberration avec des Bac + 5 qui sont obligés de travailler avec des salaires de Bac + 2. La rareté des profils demandés par ces entreprises continue de créer ce déséquilibre révélateur de la contradiction profonde et malheureuse du travail temporaire au Maroc.