Le cash reste le moyen de paiement dominant au Maroc, ce qui rend difficile notamment la lutte contre l'informel. Sous la contrainte de la crise sanitaire, la donne est en train de changer. La distanciation sociale aidant, la dématérialisation des paiements s'accélère au Maroc. De nouvelles solutions sont proposées, de plus en plus facile d'utilisation, pour remédier au recours systématique au cash et faire entrer dans les mœurs le paiement par carte bancaire, voire en ligne ou juste par smartphone. Les différents acteurs publics et privés concernés sont à pied d'œuvre pour réussir ce challenge. Lequel est intimement lié à l'inclusion financière. Une stratégie nationale a même été lancée dans ce sens, avec comme l'un des piliers majeurs le développement du paiement mobile. Sous la contrainte de la Covid-19, les lignes sont en train de bouger. Nombreuses sont les personnes parmi les inconditionnelles du cash qui ont testé et adopté le paiement électronique. Le mur psychologique qui les empêchait de franchir le pas est en train de s'écrouler. Ce changement, en cours, est porteur d'une mine d'opportunités à la fois pour tout l'écosystème du paiement électronique, aux prestataires de service et aux commerçants, petits et grands, et partant à l'économie nationale. La traçabilité qu'offre les paiements dématérialisés vont contribuer à réduire, d'une manière drastique, la circulation du cash. C'est là un remède efficace contre l'opacité qui marque les activités légales ou illégales liés aux différents «marchés noirs» et «marchés gris». Digitalisation tous azimuts Les chantiers de transformation digitale engagés, ces dernières années, notamment par les banques ont permis de développer une offre de services assez riche de M-Banking et E-Banking. Pour accélérer le processus d'intégration du paiement électronique, depuis 2018, des agréments ont commencé à être accordé à différents acteurs leur permettant ainsi de se lancer dans l'activité d'établissement de paiement. La concrétisation du projet national de paiement mobile avec le démarrage du Switch national du paiement mobile, a permis l'interopérabilité entre les différents acteurs. Ces actions constituent des prérequis pour le développement et l'émergence du paiement mobile au niveau national. C'est également un prérequis que le public ciblé soit suffisamment équipé. De ce côté, les chiffres de l'ANRT sont édifiants. Le taux de pénétration des téléphones mobiles au Maroc est de 130%, avec 43 millions de mobiles pour une population de 36 millions d'habitants. Quant à la part des Smartphones, elle a très rapidement progressé ces dernières années pour dépasser 70%. Ces chiffres montrent clairement que le terrain est balisé pour que le paiement mobile entre dans les mœurs, y compris pour les micro-paiements, du fait de la gratuité du service. Clés du succès D'ores et déjà, le commerce électronique connait au Maroc une bonne dynamique et une croissance soutenue, notamment en raison des restrictions de déplacement imposées par la crise sanitaire. De nouveaux modes d'achat et de consommation sont en train de s'installer puisque le consommateur marocain doit s'adapter à la digitalisation galopante des services essentiels : administratifs, financiers... Au gré des clics, la confiance du consommateur vis-à-vis du paiement digital est de plus en plus renforcée. Les clients marocains ont, ainsi, de plus en plus recours aux services digitaux et aux achats e-commerce. Ils utilisent de plus en plus les services offerts par les applications de paiement mobile, notamment les paiements de factures, les achats de recharges, les virements, les transferts, etc. Cet essor que connaissent le commerce électronique et le paiement digital devrait se poursuivre même après la pandémie, car le consommateur marocain a perçu les avantages que lui procure les nouveaux modes de paiement en termes de commodité, de sécurité, de rapidité et d'efficacité. Le tout en toute sécurité Θ