Si le Maroc connait depuis un moment le lancement de nouvelles offres bancaires en ligne et sur mobile, c'est au tour des trois opérateurs nationaux de se joindre à la partie. Le déploiement de solutions de paiement mobile vise avant tout à offrir la possibilité d'avoir accès aux services bancaires à quelque 14 millions de personnes exclues. Le royaume compte un parc de smartphones de 22,6 millions d'appareils, selon des chiffres de l'Agence Nationale de Réglementations des Télécommunications (ANRT), au titre du premier trimestre 2018. Ce chiffre représente une vraie « mine d'or » pour les opérateurs télécoms, mais aussi les différents établissements bancaires du Maroc. Paiement, transfert et retrait d'argent sont aujourd'hui des opérations que l'on peut mener depuis son smartphone au Maroc. Le service de paiement mobile a été officiellement lancé au sein du royaume, le 13 novembre, suite à un partenariat entre Bank Al-Maghrib (BAM) et l'ANRT. Baptisé « M-Wallet », ce nouveau service, en plus d'aspirer à démocratiser l'accès aux services financiers pour tous, a pour objectif sur le long terme de limiter les opérations réalisées par cash, limitant ainsi les coûts de gestion qui y sont liés. 6 millions de clients en 2023 11 agréments pour les services de paiement mobile ont été octroyés à ce jour. Ceux-ci concernent les opérateurs télécoms nationaux, à savoir Maroc Telecom Cash, Orange Money, Wana Money, mais aussi des acteurs financiers, notamment la Banque Populaire, BMCE, CIH BanK, Crédit Agricole du Maroc, Wafacash, Société Générale, ainsi que Maimouna services financiers. L'objectif est simple : atteindre 6 millions de clients à l'horizon 2023. Cela pourrait être faisable, dans la mesure où les opérations financières allant de 50 à 100 dirhams seront gratuites entre les consommateurs et les commerçants. D'autres initiatives du genre, dont l'objectif est d'encourager ce mode de paiement, verront le jour par la suite. Toutefois, il est à noter que seuls les smartphones sont concernés par le déploiement du M-Wallet actuellement. Des négociations sont en cours pour développement et le déploiement de ce mode de paiement sur d'autres terminaux. Paiement mobile, mode d'emploi « Rien de plus facile », dira-t-on. Dans les faits, n'importe quel client disposant d'un smartphone et d'un compte bancaire peut effectuer les transactions financières citées en haut de l'article. De plus, il est même possible d'effectuer des achats entre utilisateurs du portefeuille mobile. Il suffit de rentrer le numéro auquel l'on souhaite verser une somme d'argent pour une transaction donnée sur son terminal, ou de faire un scan d'un code QR dédié. High-tech Payment Systems (HPS) garanti d'ailleurs la sécurité de ce mode de paiement qui se veut « révolutionnaire » au sein du royaume. La compagnie indique que le M-Wallet répond aux standards de sécurité internationaux pour ce qui est du paiement mobile, ainsi que pour la protection des données personnelles. Ainsi, l'ouverture d'un compte de moins de 200 dirhams se fera grâce au numéro de téléphone, les comptes de 200 à 5000 dirhams sur présentation de la CIN, alors qu'il faudra remplir une demande spéciale pour les comptes au-delà de ces sommes, à noter que le plafond maximum est fixé à 20.000 dirhams actuellement. Le M-Wallet est d'ailleurs destiné à toutes les catégories socio-économiques du royaume. Les utilisateurs pourront avoir plusieurs comptes en même temps. Avantages et inconvénients Le système du M-Wallet fait penser à celui des Tokens (jetons) utilisés dans certaines transactions de paiement électronique (e-payment). En effet, le processus de tokenisation permet de générer automatiquement des codes aléatoires, de 16 chiffres, lors de la réalisation de transactions financières, sans que le numéro de cartes bancaires des utilisateurs ne soit utilisé. Ce processus est d'ailleurs adopté sur plusieurs plateformes telles qu'ApplePay, Android Pay ou Visa Checkout. Cela dit, il faut savoir que le coût de la gestion du cash supporté principalement par les opérateurs financiers, notamment les banques et les commerçants. Celui-ci peut représenter jusqu'à 1,1 % du PIB des pays qui utilisent le cash comme moyen de paiement principal. Par ailleurs, le paiement mobile et électronique permet d'avoir une traçabilité complète des différentes transactions effectuées. De plus, il réduit de réduire les dépenses d'exploitation et de générer des économies de coûts importants à travers la réduction des charges d'exploitation, frais de déplacement, fournitures et matériel, etc.