Depuis quelque temps, depuis sa re-naissance ou son relookage, le FNAP ne cesse de nous rappeler – avec naïve conviction, à travers des communiqués de circonstance – que l'évènement est «le plus anciens des festivals du Maroc». 52 ans d'existence, mais pas autant d'éditions. Cinq années s'évaporent pour cause de remise en cause et de recadrage, ce qui ne peut qu'enchanter. Le Festival national des arts populaires connaît plusieurs vies depuis son initiation par Mohammed V. C'était en 1960 et la plupart d'entre nous n'étaient pas encore nés, encore moins en projet de naissance. Le FNAP, au-delà l'apport artistique de sa connotation, était (et est resté pendant longtemps) une arme de drague massive de touristes d'embarquements divers. Lors de son remodelage, il y a une édition, le festival joue sur de nouvelles pistes, pas forcément glissantes, puisqu'elles se positionnent en une force d'ouverture. Les arts populaires sont là et viennent en communion à Marrakech, une fois l'an, comme pour nous rappeler leur passé, leur présent, leur combat pour la pérennité. L'innovation est, sans conteste, une caresse dans le sens d'une touche de modernité. Cela, le festival l'a variablement vécu avec des intervenants comme Taïeb Saddiki, Abdessamad Dinia, Lahcen Zinoun et ses fils… Maintenant, l'organisation cherche d'autres allées de promenades. Le Village, paraît émouvoir ses concepteurs, ce que nous saluons à bras entrouverts, la précaution étant la mère de l'inertie dans ce type d'engagement, mais nous essayons de nous soigner. Cinq jours de déambulements canalisés pour faire connaître et «promouvoir » des arts vieux comme le monde, anciens comme le suscite l'avenir. Côté OUVERTURE, le FNAP s'adresse à des impériaux de naissance, les justes contestataires H-Kayne, en se déclarant favorable aux claques vocables de DJ Van. Ce qui ne traduit pas forcément la plate-forme actuelle d'une réalité engagée et, par à-coups engageante, de ce qu'on ne doit plus appeler nouvelle scène marocaine, puisque vieille de plusieurs années déjà. Les arts populaires n'ont rien à décoder de ces «fraîches» tendances qui s'invitent chez eux, mais, convenez, ce ne sont pas nous qui avons commencé. Cette 47e édition se projette déjà sur la 50e. Excellente projection. A condition de consacrer l'ancêtre de Marrakech, Taroudant, devenue (malgré sa dakka) le petit Marrakech.