Les personnes contaminées au Covid-19 et ne présentant pas de symptômes seraient quatre fois moins contagieuses que les malades ayant des symptômes. Par Hayat Kamal Idrissi
C'est ce que vient de prouver une récente étude menée par une équipe de scientifiques à Singapour. Apportant enfin une réponse aux questions restées sans réponses depuis le début de la pandémie, cette étude élucide le mystère du degré de contagiosité des malades porteurs du virus et n'ayant pas de symptômes du Covid-19 tels la fièvre, la toux ou la fatigue. Publiée dans la revue scientifique The Lancet, l'étude singapourienne révèle en effet une forte différence de contagiosité entre les malades sans symptômes et ceux qui en présentent. Ainsi, d'après les scientifiques un malade asymptomatique est environ quatre fois (3,85) moins contagieux qu'un malade symptomatique. Les auteurs de l'étude se sont basés sur la stratégie de dépistage du Covid à Singapour, où le traçage des cas contacts est important. Des tests fréquents sont menés auprès des travailleurs de plusieurs secteurs. Les cas contacts des malades testés positifs sont également soumis au dépistage et mis en quarantaine s'ils s'avèrent contaminés. En distinguant entre les cas contacts de personnes symptomatiques et ceux des personnes asymptomatiques, les auteurs de l'étude se sont concentrés sur les cas positifs mis en quarantaine. Résultats : 56% ont été mis à l'isolement car contacts d'un cas symptomatique, tandis que 44% étaient un contact de cas asymptomatique. Des résultats qui viennent confirmer ceux d'une étude déjà menée par l'Imperial College de Londres et rendue publique en novembre. D'après les chercheurs britanniques, les cas contacts d'un malade symptomatique avaient 12,8% de chances d'être contaminés, contre 3,5% pour les contacts d'un patient asymptomatique, et 9% pour les patients pré-symptomatiques dont les symptômes ne sont pas encore apparus. Encore floue et très variable, la part de malades du Covid-19 ne présentant pas de symptômes échappe encore aux radars des scientifiques. Si en France cette part est estimée à 24,3% des personnes infectées par Covid-19, au Royaume-Uni on l'estime à 86% des résidents testés positifs.