L'Hydrogène Vert constitue aujourd'hui une réelle opportunité pour le Maroc. Un premier accord a été signé avec l'Allemagne pour l'émergence de cette filière. D'autres partenariats sont en cours. «Le partenariat international est un facteur clé pour l'émergence de cette filière de l'hydrogène vert », déclare le Ministre de l'Energie, des Mines et de l'Environnement Aziz Rebbah lors de la première édition du « World Power-to-X Summit » organisée en partenariat avec l'Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN) et l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Opportunités indéniables « Les filières de production construites autour de l'hydrogène, appelées communément « Power To X » (PtX), ouvrent, grâce au prix du renouvelable, de grandes perspectives », estime le CESE dans son avis émis récemment autour de l'accélération de la transition énergétique pour l'installation du Maroc dans la croissance verte. Le Maroc est placé, selon le World Energy Council Germany, comme un des cinq pays à plus fort potentiel pour la production et l'export de molécules vertes (ammoniac, méthanol, etc.). Il pourrait capter jusqu'à 4 % du marché mondial de l'hydrogène, selon le ministère de l'énergie et des mines, soit près de 3 Milliards de dollars si on considère le marché de 2018. Un objectif qui pourrait être atteint dans 10 voire 15 ans du lancement effectif de cette production. Combiné à l'azote, l'hydrogène permettra à long terme au Maroc d'économiser les 2 millions de tonnes d'ammoniac importées annuellement. Cette chaîne de valeur s'enrichirait davantage grâce au recyclage du carbone pour produire du méthanol synthétique, du kérosène synthétique ou encore du diesel synthétique, et autres. Un plan d'action en cours de déploiement A la veille du lancement de sa vision «hydrogène» le Maroc et l'Allemagne avaient signé en juin dernier à Berlin un accord relatif au développement du secteur de la production de l'hydrogène vert. Deux premiers projets, qui ont déjà été annoncés dans la déclaration d'intention, sont en cours de mise en œuvre dans le cadre de la coopération économique entre le Maroc et l'Allemagne. Il s'agit du projet «Power-to-X» pour la production de l'hydrogène vert proposé par Masen et la mise en place d'une plateforme de recherches sur «Power-to-X», le transfert des connaissances et le renforcement des compétences en partenariat avec l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen). Intervenant lors de la rencontre virtuelle, Badr Ikken, directeur général de l'IRESEN, a annoncé que « IRESEN est entrain de mettre en place une nouvelle plateforme de recherche et de test dans le domaine Power to X, comprenant différents projets pilotes pour produire de l'ammoniac vert, du méthanol vert et des carburants synthétiques avec des partenaires importants, tels que l'Université Mohammed VI Polytechnique, l'OCP et Fraunhofer, avec un fort soutien du gouvernement allemand.» le ministre de l'énergie a présenté de son côté les avancées du Royaume dans ce secteur en précisant qu'un plan d'action sera déployé à travers la commission nationale de l'hydrogène afin « d'accompagner le développement des marchés et de la demande, de préparer les infrastructures de l'export, ainsi que de mettre en place un cadre réglementaire adéquat. Les priorités de ce plan d'action étant le renforcement des compétences à travers la formation et la R&D, ainsi que la mise en place d'écosystèmes et de clusters dédiées à cette filière ». Une 1ère usine d'hydrogène vert en 2025 Actuellement, l'agence marocaine pour l'énergie durable (Masen) planche sur le développement d'une centrale hybride photovoltaïque/ éolienne destinée à alimenter une usine d'hydrogène vert d'une capacité d'électrolyse d'environ 100 MW. Une première au Maroc et en Afrique. Masen envisage de finaliser l'étude de faisabilité début de l'année prochaine avant de lancer, durant la même année le processus de pré-qualification. L'adjudicataire du marché devra être annoncé en 2022 pour une mise en service commercial du site entre 2024 et 2025.