Le wali de la région de Tadla-Azilal, gouverneur de la province de Beni Mellal, Mohamed Dardouri, a appelé à l'élaboration d'un plan d'action pour la préservation des ressources hydrauliques «qui se trouvent confrontées à plusieurs contraintes». Ce plan est devenu nécessaire face à la succession des années de sécheresse qui a engendré une diminution significative des apports d'eau et des déficits importants au niveau de l'eau d'irrigation, a souligné M. Dardouri, lors d'une série de réunions consacrées à la situation hydrique dans la région. Le wali de la région a aussi déploré la surexploitation des nappes souterraines et la baisse des niveaux piézométriques qui continuent avec une cadence de 1 à 3 mètres par an, ce qui risque d'entraîner un tarissement des puits et forages exploités pour l'eau potable et l'irrigation. M. Dardouri a également attiré l'attention sur le problème de la pollution, en raison du développement économique et de la croissance démographique dans la région, ce qui a provoqué, a-t-il dit, l'accroissement des rejets polluants s'accompagnant de certains effets nuisibles sur le milieu naturel. «Ces rejets engendrent une dégradation importante et évolutive de la qualité des eaux de surface et souterraines», a souligné M. Dardouri. Lors de ces réunions auxquelles ont participé les différents intervenants dans le secteur, il a été proposé un programme visant la gestion rationnelle de ces ressources en vue de réduire le déficit et de faire face à la surexploitation des nappes phréatiques. Pour ce faire, une commission de pilotage et d'orientation a été constituée pour suivre la mise en uvre de ce programme et définir les orientations générales et les objectifs du plan d'action. Ce programme repose notamment sur la sensibilisation à l'utilisation des techniques d'irrigation plus économes en eau, notamment celle localisée. «L'avenir de l'agriculture marocaine est largement dépendant de ces techniques, beaucoup moins consommables», a précisé M. Dardouri, affirmant que l'utilisation de ces méthodes modernes s'impose, non seulement pour faire face à la concurrence sur l'eau qu'exerce de plus en plus les secteurs de l'eau potable et industrielle, mais aussi pour garantir la durabilité des aménagements hydro-agricoles. Ces méthodes modernes permettent de gagner 9 dhs par m3 d'eau pour les agrumes, 3 dhs pour l'olivier, 4,5 dhs pour la betterave et 6 dhs par m3 pour les pommes de terre, selon les professionnels. Les participants à ces réunions ont été unanimes à insister sur le soutien et le renforcement des moyens de contrôle, notamment le rôle de la police de l'eau. Ils ont également appelé à la réglementation de l'opération du forage des puits et des points d'eau dans la région à travers l'instauration d'un cahier de charge, à l'encouragement de la recherche scientifique pour l'invention de nouvelles méthodes d'économie d'eau, au développement des cultures qui résistent mieux à la sécheresse et au traitement des eaux usées pour atténuer la pression sur les nappes. Les ressources en eau dans la région de Tadla-Azilal se trouvent confrontées à une série de contraintes, dont la diminution des apports, la baisse des niveaux des nappes, l'augmentation croissante de la demande, l'envasement des retenues de barrages et l'eutrophisation des eaux des barrages et des canaux.