Une nouvelle étude montre que la pandémie accélère l'automatisation du travail, plus rapidement que prévu. En l'absence d'une stratégie adaptée, les inégalités pourraient se creuser en matière d'emploi. «D'ici 2025, l'automatisation et la nouvelle répartition du travail entre les humains et les machines risque de perturber quelque 85 millions d'emplois au niveau mondial, touchant en particulier les tâches appelées à évoluer avec les changements technologiques, telles que la saisie de données, la comptabilité et le soutien administratif », révèle le rapport « The future of Jobs » publié par le Forum Economique Mondial. Pour sa troisième édition, le rapport vise à faire la lumière sur les perturbations liées à la pandémie en 2020. Il regroupe les projections de hauts dirigeants d'entreprises représentant près de 300 sociétés, qui emploient collectivement 8 millions de travailleurs. Aggravation des inégalités Dans une démarche de productivité et de réduction des coûts, les entreprises automatisent certaines tâches répétitives et fastidieuses. 50 % des employeurs prévoient d'ailleurs d'accélérer cette automatisation, d'après le rapport. La nouveauté, c'est l'impact de ce phénomène combiné à la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19. La directrice générale du Forum Economique Mondial Saadia Zahidi, a noté ainsi que «l'accélération de l'automatisation et les retombées de la récession entraînée par le Covid-19 ont aggravé les inégalités existantes sur les marchés du travail et annulé les progrès en matière d'emploi réalisés depuis la crise financière mondiale de 2007-2008 ». Une reconversion nécessaire D'après le rapport, les nouvelles technologies vont également faire émerger quelque 97 millions de nouveaux postes, dans des secteurs tels que les soins à la personne, l'intelligence artificielle ou encore dans la création de contenus. En chiffres, 43% des entreprises interrogées s'attendent à réduire leurs effectifs en raison de ces nouvelles technologies, 41% prévoient de recourir à davantage de sous-traitants tandis que 34% entendent, au contraire, recruter. Ceux qui conserveront leurs postes au cours des cinq prochaines années auront besoin d'une reconversion liée à leurs compétences de base, indique le rapport. « Les entreprises, les gouvernements et les travailleurs doivent travailler ensemble de toute urgence pour mettre en œuvre une nouvelle vision de la main-d'œuvre mondiale », prévient Saadia Zahidi.