- Bonjour Driss, Tout d'abord comment se passe ta saison à Istres ? Actuellement ça se passe bien hamdollah. Après le retour des JO, j'ai repris avec le club. Je suis absent depuis deux matchs avec l'équipe. Une absence qui est due à une blessure au genou mais rien de grave hamdollah. J'ai repris les entrainements cette semaine et j'espère être avec l'équipe ce weekend inchallah. - Quels sont vos objectifs avec Istres cette année ? L'objectif du club n'a pas changé, c'est toujours le maintien. Istres n'est pas un cador de cette ligue 2, Il y a de grands clubs qui jouent le haut du tableau, nous notre objectif c'est d'assurer le maintien le plutôt possible. Après, pourquoi ne pas aller chercher cette montée en ligue 1 dont on ne se privera pas si l'occasion se présente. C'est vrai qu'on a fait un bon départ par rapport aux années précédentes où on galérait un peu, mais il ne faut surtout pas se tromper d'objectif. - Ton contrat avec Istres arrive à son terme en juin 2013, tu seras donc libre de t'engager avec n'importe quel club à partir du mois de janvier, Est-ce qu'un départ pendant le mercato hivernal est envisagé ? Pour moi je suis encore à Istres, et je ne veux pas me dire que je veux partir alors qu'il reste encore une bonne partie de saison à jouer. Ce ne serait pas bon de ma part, je pourrai me tromper d'objectif et passer à côté d'une saison. Le club connait ma situation, il sait que je suis en fin de contrat, je ne sais pas comment les dirigeants envisagent cette fin de saison. Est-ce qu'ils voudront me vendre en décembre ou pas ? Mais bon moi je reste engagé avec Istres à 100%. J'ai vécu de très belles choses au sein de ce club, des gens formidables, un staff technique qui m'a fait confiance donc moi en retour, je me donnerai à fond jusqu'à la fin. - Une prolongation est –elle envisageable justement ? Oui on m'a proposé une prolongation mais je vais être honnête, ce n'est pas ce que je souhaite personnellement. Il est temps d'aller voir ailleurs et de progresser. Istres ça fait déjà trois ans et j'aimerai connaitre quelque chose de nouveau, un nouveau challenge. - Y a-t-il des clubs qui ont déjà montré leurs intérêts ? C'est plutôt en France ou à l'étranger ? Oui, il y a des clubs qui ont montré leurs intérêts, il y a des clubs qui sont déjà venus me voir l'année dernière. Malheureusement, il n'y a pas eu d'accord avec Istres. Il y a des discussions en ce moment avec des clubs français, des clubs étrangers aussi, mais encore rien de concret. - Tu évolues depuis quelques années en ligue 2, on dit de ce championnat qu'il est assez compliqué, physiquement notamment. Peux-tu nous en dire plus ? Oui, La ligue 2 c'est un championnat plein de surprises et c'est un championnat où ça ne se joue à rien. Quand tu regardes le classement, tu te rends compte que les 7 ou 8 premières équipes n'ont que trois points de différence. C'est un championnat vraiment physique où ça va au « charbon » comme on dit. C'est un championnat compliqué où tout se joue jusqu'à la fin. C'est un peu comme en Afrique où les duels physiques priment sur l'aspect technique. - Avant d'aborder les questions sur l'équipe nationale A, nous aimerions avoir un bilan sur le déroulement des jeux olympiques ? Pour les jeux olympiques, je ne vais pas vous mentir, j'étais déçu. Il y avait vraiment de la place pour pouvoir espérer mieux. On l'a montré notamment lors du dernier match où on a enregistré une prestation remarquable. Ca s'est joué à pas grand-chose, ça s'est joué sur des détails. Franchement c'était une très belle aventure où on a pris beaucoup de plaisir à jouer ensemble, où on a été solidaires les uns envers les autres. Après c'est clair qu'on regrette ce match contre le Honduras qu'on pouvait vraiment battre, et aussi cette défaite contre le Japon. Maintenant c'est oublié, faut passer à autre de chose et aller de l'avant. - L'équipe nationale marocaine dispose aujourd'hui d'un nouveau staff technique, à sa tête Rachid Taoussi. Que penses-tu de cette nomination ? Je connais Rachid Taoussi, c'est un très bon coach. Il n'y a qu'à voir ce qu'il a fait avec le Maghreb de Fès. Il a remis ce grand club à sa place. Ils n'avaient pas remporté de titre depuis longtemps et il a réalisé l'exploit de remporter trois trophées en une année. Cela prouve qu'il y a un travail derrière. Je pense qu'il fera du bien au Maroc. Au dernier match, on a vraiment senti qu'on avait récupéré cette rage de vaincre et cet amour pour le pays. Je suis sûr qu'il va tout faire pour remettre le Maroc à la place qu'il mérite. Je tiens à ajouter qu'aux côtés de Rachid Taoussi, il y a tout un staff, notamment Walid Regragui. C'est un joueur qui a évolué en Europe, qui connait le football européen et qui connait les joueurs évoluant en Europe. Je pense que ça apporte une belle complémentarité à ce staff. - Le Maroc évoluera pendant la prochaine CAN aux côtés du pays organisateur, l'Afrique du Sud, ainsi qu'aux côtés de l'Angola et du Cap Vert. Pourrais-tu nous donner tes impressions par rapport à ce groupe ? Aujourd'hui en Afrique, il ne faut pas négliger les petites équipes. Sur le papier, on a l'impression que c'est un groupe facile mais rien n'est facile. On l'a vu lors de la dernière CAN où la Zambie est allée jusqu'au bout. Les équipes qui sont allées à la CAN ont toutes mérité leurs qualifications. Elles ont parfois éliminé de grandes équipes africaines. Cette compétition va être dure, il va falloir prendre match par match et surtout bien se préparer. J'espère qu'en tout cas le Maroc ira le plus loin possible pour éviter la déception de la dernière CAN. - Que penses-tu de nos chances de qualification au deuxième tour ? Est-ce qu'on peut rêver ? Qu'on peut rêver oui, mais faut pas non plus s'enflammer. On ne doit pas jouer les matchs dans les têtes de chacun, avant de les avoir réellement joué sur le terrain. Maintenant, on a un groupé pétri de qualités. Il va falloir prouver ça sur le terrain et se donner à fond. Je suis sûr que si on prend match par match, comme l'a fait la génération de 2004, avec cette rage de vaincre et avec cet amour pour le drapeau marocain ça va passer. - On a sans aucun doute l'un des meilleurs effectifs d'Afrique en termes d'individualités, pourquoi on n'arrive pas à s'en sortir. Pourquoi on n'arrive pas, depuis huit ans à franchir ce premier tour ? Aujourd'hui, il ne suffit pas d'avoir les meilleures individualités pour l'emporter. C'est sur le collectif que ça se joue. Pour avoir la meilleure équipe, il faut un travail, il faut une construction, des automatismes, un état d'esprit, de la solidarité. C'est qu'il va falloir travailler dans l'avenir. - Est-ce que tu te vois en Afrique du Sud en Janvier prochain ? Franchement je ne sais pas. Mais une chose est sûre, même si je ne fais pas cette CAN, je serai derrière ma sélection, je serai fier de ma sélection si elle fait un beau parcours. Si inchallah j'ai l'honneur d'être appelé avec cette sélection, c'est clair que je me donnerai à fond pour mon pays et je donnerai tout pour amener le Maroc à faire un beau résultat. Moi je suis à fond sur mon club en ce moment, je travaille très dur justement pour avoir ma chance en équipe nationale et la saisir inchallah. Si demain je suis appelé, ce ne sera que du bonheur et si je ne le suis pas, je serai derrière mon pays et je supporterai le Maroc. - Plusieurs média ont parlé d'une éventuelle pré-sélection de Driss Fettouhi pour le prochain match du Maroc face au Togo. Qu'en est-il ? J'ai aussi lu ça sur quelques sites internet. Mais très franchement mon club n'a rien reçu, il n'y a donc rien d'officiel pour l'instant. - Est-ce que tu penses qu'il faut quitter Istres pour espérer intégrer l'équipe A du Maroc ? Je ne pense pas qu'il faille quitter Istres pour jouer en équipe nationale. Il y a des joueurs qui évoluaient en Ligue 2 et qui ont eu la chance de porter les couleurs nationales. Je pense notamment à Mehdi Benatia qui a pu intégrer cette équipe du Maroc et qui évoluait à l'époque à Clermont. Après j'espère que mes performances seront jugées de la même manière que celles des joueurs qui évoluent en ligue 1 et dans d'autres championnats. Maintenant, j'espère que j'aurai l'occasion de porter les couleurs de cette équipe nationale A même si je devais rester à Istres. - Beaucoup de supporters ont pu voir cette photo de toi attablé en compagnie de Cristiano Ronaldo et de Sergio Ramos, comme des amis intimes. Comment tu t'es retrouvé là-dedans ? C'était une invitation de la part d'un collègue que j'ai à Madrid, un grand fanatique du Real, un grand marocain qui s'appelle Anas et c'était aussi une invitation de RedOne. J'ai assisté à la rencontre face au Celta Vigo, et par la suite j'ai été invité à dîner avec Cristiano et Sergio Ramos. Franchement ce sont de très bons joueurs, mais avant tout de très grands hommes. Ils ont atteint le summum, ils ont tout gagné mais ils restent simples et humbles. Ca a été un grand moment. J'ai aussi eu la chance de connaître RedOne qui est aujourd'hui une référence dans le monde de la musique. Vous ne pouvez pas savoir à quel point RedOne est un amoureux du Maroc. Ca fait plaisir d'avoir des gens qui portent haut le drapeau du pays. - Driss, on sait que t'es un grand fan du Wydad. Demain aura lieu un événement exceptionnel, il s'agit du grand derby africain et arabe qui opposera le Raja au Wydad. Un pronostic ? (Rires) J'ai déjà commencé le match, je suis en train de passer des appels depuis quelques heures. Je regarderai demain le match inchallah. Pronotic : Disons une victoire du wydad un but à zéro. - Driss, un dernier mot pour les lecteurs de Lionsdelatlas.ma et supporteurs de l'équipe nationale. J'espère qu'ils vont continuer à suivre l'équipe nationale et à l'encourager. Nous on fera tout pour les combler inchallah. 3ach Al Maghrib !