A l'aube d'un alléchant Maroc-Algérie qualificatif pour la CAN 2012 (samedi, 21h00, Marrakech), Mehdi Benatia et Youssouf Hadji expriment tout le bien qu'ils pensent d'Eric Gerets, le sélectionneur des Lions de l'Atlas. En un peu plus de six mois, Eric Gerets a réussi à se mettre dans la poche ses joueurs, à défaut d'avoir complètement convaincu la presse marocaine et les supporters de la sélection du Royaume chérifien. L'excès de passion, qui s'éloigne rarement du football africain en général et marocain en particulier, a valu au Belge son lot de critiques après la défaite à Annaba le 27 mars dernier lors du match aller face à l'Algérie (0-1). «Je sais comment cela se passe au Maroc, s'amuse Youssouf Hadji, l'attaquant de Nancy. Il ne faut pas s'attarder sur les critiques. Le coach est là depuis à peine six mois, il veut reconstruire quelque chose et cela prend un peu de temps. Il a notamment commencé à professionnaliser le fonctionnement interne de la sélection.» La sélection marocaine, grande dévoreuse de techniciens (Gerets est le onzième depuis 2000), ne fait plus partie depuis quelques années du gratin africain. «Si on veut retrouver notre rang, il faut de la stabilité. Ce n'est pas en changeant sans arrêt de sélectionneur que nous y arriverons», prévient Mehdi Benatia. Le défenseur de l'Udinese détaille par le menu les bienfaits de l'action menée par Gerets depuis l'automne dernier. «Il a changé beaucoup de choses. Avant, quand j'allais en sélection, je n'avais jamais de short à ma taille. C'est un détail parmi tant d'autres. C'est devenu professionnel, au niveau des équipements, des entraînements, de la discipline de groupe. Le bordel, c'est terminé !» Les joueurs ne croient pas au départ du coach L'ancien Marseillais a appris lors des quelques rassemblements des Lions de l'Atlas à mieux cerner la forte personnalité de Gerets, réputé proche de ses joueurs. «Il trouve le temps de parler à chacun. Samir Nasri, qui l'a connu à Marseille, m'en disait beaucoup de bien. Et il prend régulièrement des nouvelles de nous quand nous sommes en club. Il a un vrai plan de jeu. Alors, ça m'énerve d'en entendre certains demander son départ parce que nous avons perdu un match !» L'hypothèse d'un départ prématuré de Lion de Rekem revient pourtant régulièrement, mais la rumeur n'affole par Hadji. «On a régulièrement entendu parler de son départ à Lyon ou dans un club en Turquie, mais moi, je n'y crois pas, car il s'est engagé avec le Maroc pour quatre ans, et il veut nous emmener à la CAN 2012 et 2013 et à la Coupe du Monde 2014.» L'Algérie est une première étape...