Revenu en grâce à Montpellier, Karim Aït-Fana porte un regard sans concession sur sa première partie de saison. Avant de finir l'année à Lorient, mardi, le milieu de terrain sait qu'il peut «faire plus». Quatre titularisations en Championnat, toutes enregistrées entre la 14e et la 18e journée. La saison de Karim Aït-Fana n'a réellement débuté qu'il y a «un mois et demi». Handicapé par deux blessures successives à l'épaule, puis aux ischio-jambiers, la révélation montpelliéraine de l'an passé a découvert à 21 ans la précarité d'un statut de titulaire. A son retour, René Girard l'a utilisé parcimonieusement, pour ne pas dire pas du tout. « Mais même si je pensais avoir un peu plus de temps de jeu, je ne me suis jamais dit : "Je pars titulaire à 100%", se défend-il. L'année dernière déjà, quand ça allait bien, je ne m'enflammais pas. Je sais très bien qu'une carrière est faite de hauts et de bas.» En attendant de tutoyer de nouveau le niveau qui lui avait permis de faire ses premiers pas chez les Espoirs, celui qui a récemment opté pour la sélection marocaine dit s'être «endurci mentalement». Parce qu'il ne s'est jamais ouvertement plaint de sa situation, il ne s'était pas reconnu dans les propos de son entraîneur qualifiant ses remplaçants de «pleurnichards» courant novembre. «Le problème, je ne l'ai jamais rejeté sur le coach, assure-t-il. Au départ, j'étais déçu, mais quand j'ai vu qu'il ne me faisait même pas entré quelques minutes, j'ai compris qu'il fallait que je travaille encore plus pour gagner ma place.» Maintenant qu'il y est parvenu, «le plus dur, ça va être de la conserver». Lucide, le milieu de terrain reconnaît que ses productions sont encore insuffisantes. Depuis cinq mois, Aït-Fana a le sentiment de stagner. C'est la raison pour laquelle il place beaucoup d'espoirs en 2011. «Je suis remonté à bloc, lâche-t-il. Par rapport à l'an dernier, je n'ai pas progressé. J'ai même perdu en spontanéité, je me pose plus de questions... Même si mes sensations reviennent petit à petit, pour l'instant, je ne suis pas satisfait. Je sais que je peux faire encore plus.» Comprendre : «marquer des buts et faire des passes décisives». «A partir du moment où je marquerai ce premier but, je suis sûr que ça va me libérer.» Avant 2011, il reste un déplacement à Lorient, mardi, pour y parvenir». (L'Equipe)