Le concours des amateurs en est à sa dixième journée. Dix rounds joués suite au bras de fer entre le défunt groupement national de football et la fédé sur la légalité de la décision de dissoudre le GNFA. Affaire qui traine toujours dans les tribunaux. Et c'est la commission spéciale de gestion du football amateur qui a pris en main les destinées de cette catégorie. Jusqu'à preuve du contraire, et à l'exception une petite fenêtre sur le site de la fédé où on expose le programme de chaque journée, rien ne semble changer. Et le championnat ne connaît aucun changement sensible. Les clubs vivent le même calvaire et la gestion se fait avec la même mentalité, la même improvisation et les mêmes déficits financier, technique et administratif. La plupart des équipes reprennent donc le chemin de la compétition sans moyens qui pourraient les aider à une quelconque restructuration comme le ressassent les fédéraux. Mise à niveau et restructuration sont devenues des termes à la mode et restent des slogans creux pour l'enfant pauvre du foot national. On a nommé le foot amateur .Le foot du Maroc profond. Si certaines équipes font exception, la plupart des clubs sont sous-équipés et manquent souvent de l'essentiel. Ils voyagent dans des voitures privées des dirigeants et des fans ou utilisent le transport clandestin. Et il faut dire qu'avec le nouveau Code de la route, la situation s'empire de plus en plus pour les déplacements des équipes surtout en deuxième division et des amateurs. Autre problème dont souffre les dirigeants de beaucoup de clubs, c'est l'application du nouveau statut de joueur qui, en l'absence d'un contrat, se trouve libre et libéré. Ce qui a réduit énormément l'effectif des clubs très pauvres. Certains se sont retrouvés avec une dizaine de joueurs en début de saison. Une restructuration est nécessaire mais elle doit se faire dans la sérénité et suite à une réflexion approfondie car, quoi que l'on dise, les amateurs restent le vivier du foot national. La Fédération, à travers sa commission très spéciale, s'est contentée de verser aux clubs la somme modique de quinze millions de centimes et leur en a promis une seconde plus tard. Autre promesse, ce sont les frais de l'arbitrage dont les clubs sont exemptés. La commission a également promis des équipements mais le terme équipement reste très vague et se réduit parfois à quelques ballons et tenues estampillés du logo du sponsor officiel de la FRMF. Cela reste insuffisant et ne pourrait contribuer à l'émancipation de cette catégorie. Les conditions où se déroulent la compétition, l'état des stades et des pelouses, l'insécurité, l'absence de moyens pour créer des catégories de jeunes empêcheront toujours l'évolution du football amateur. Il est certain que le foot amateur chez nous souffre de plusieurs maux: infrastructure défaillante, manque de ressources financières, absence d'encadrement technique et administratif. Bref, le foot amateur sévit dans une crise plurielle alors qu'on ose encore parler de mise à niveau de la balle ronde du côte de la fédé. Et ce n'est pas en réduisant le nombre de groupes dans cette catégorie qu'on développera ce secteur qui, quoi que l'on dise, est un vivier de jeunes talents qui font les beaux jours des clubs d'ici et d'ailleurs.