Formé au PSG et supporter du club de la capitale depuis ses vertes années, Ahmed Kantari jouera demain pour la première fois sur la pelouse de ses rêves. « J'essaye de ne pas trop y penser ». Kantari ne le dit pas mais il n'y arrive pas. Depuis mardi et la victoire face à Lens (4-1), il ne pense qu'à ça. A ce match au Parc, demain, qu'il a dans un coin de la tête depuis un bon moment. Depuis plus de dix ans en fait. Depuis le milieu des années 90, depuis l'époque des Djorkaeff, Bravo, Leonardo, Simone, Raï et la victoire en finale de la Coupe des Coupes face au Rapid Vienne en 1996 (1-0). Kantari, qui jouait alors au foot à Blois, n'avait que onze ans et déjà le PSG au coeur. « Je me souviens de la chanson: ?Capitaine Raï, tu n'es pas...? sur l'air du Capitaine Flam. J'ai moins de souvenirs de la période d'avant Weah-Ginola mais ce PSG-là, oui, je m'en souviensbien ». Ça va lui faire tout drôle, demain, d'être sur la pelouse. D'être devenu un joueur comme ceux qu'il regardait des tribunes avec ses copains du centre de formation du PSG. « J'ai vu des grands matchs de Ligue des champions, de Coupe UEFA au Parc. Nous y allions tout le temps, on avait une place chacun, pas loin des supporters adverses. Je me souviens très bien de mon premier match, un PSG - Rennes. Nous étions allés visiter le centre de formation l'après-midi et au match le soir. Nous avions eu des places très proches du terrain, je n'avais jamais vu ça ». En six saisons passées à Paris, de ses 15 à 21 ans, Kantari n'a pourtanrt jamais joué sur la pelouse de ses rêves. « Juste quelques fois sur le banc de touche, c'est tout ». Il va le trouver changé, son Parc des Princes. Le président Leproux ayant été contraint de prendre des mesures radicales face à la tension qui régnait entre les différents groupes des supporters, le Parc sonne un peu creux désormais. « Le président a pris des décisions courageuses mais il fallait bien faire quelque chose pour ramener la sécurité. Quand j'y allais, les kops Boulogne et Auteuil se répondaient, il y avait une résonance terrible ». Kantari, lui aussi, a bien changé. Il n'est plus le gamin qui a signé au PSG à 14 ans, « sept mois avant d'y alleret de débarquer sur le parking du Camp des Loges pour partir tout de suite en stage avec les 15 ans nationaux ». Ses parents n'étaient alors pas très chauds de le voir partir: « J'étais en 3e et j'étais plutôt un bon élève. Ils ont dit oui à Paris car ce n'était pas très loin de Blois. Mais ils avaient aussi dit au club qu'ils me reprenaient si ça ne marchait pas au niveau scolaire. J'ai fait mon année de seconde dans un lycée classique puis ma première et ma terminale par correspondance. Là, c'était vraiment dur ». Aujourd'hui, Kantari est aussi devenu un vrai patron de défense et un parfait joueur de club. Le Parc va le découvrir, pas ses amis et sa famille. « Ma famille et mes copains d'enfance viennent de Blois, j'ai aussi des potes qui arrivent de Strasbourg, ça fait environ 30 personnes qui viendront me voir jouer. Mais, ce n'est pas parce qu'on a battu Lens qu'il ne faut pas se mettre la pression. Ce ne sera pas un match de gala...» (letelegramme.com)