Invité de l'émission Luis Attaque, Ahmed Kantari, défenseur central du Stade Brestois 29, savoure la surprenante première place de son équipe et livre les secrets du succès breton. Ahmed, quelle est la clé de la réussite brestoise ? Une grosse solidarité entre nous. C'est cette histoire qu'on a construit l'année dernière avec la montée et les liens qu'on a tissés. Et il ne faut pas oublier qu'il y a beaucoup de joueurs revanchards, passés par des centres de formation et qui n'ont pas réussi de suite. Nolan Roux était à Lens et n'a pas réussi. Il y a mon compère de défense Brou Apanga qui a bourlingué à droite à gauche. Il y a Steeve Elana qui est un super gardien mais il a fallu attendre 30 ans pour voir toutes ses qualités. Aujourd'hui, on récolte les fruits du travail. Quelle part revient à votre entraîneur Alex Dupont dans cette surprenante série ? Il nous fait beaucoup bosser. On fait de grosses séances. On s'entraîne deux fois le mardi, deux fois le mercredi et on s'entraîne pas 40 minutes... C'est une heure et demie sur le terrain et à la fin on est cuit ! Ce qui est bien avec lui, c'est qu'il a compris l'aspect humain. Il arrive à nous mettre dans les meilleures dispositions psychologiques. Que répondez-vous à Didier Deschamps, qui estime que Brest leader de Ligue 1, c'est un nivellement par le bas du football français ? Ce n'est pas de notre faute. Ce serait réducteur de dire cela. On n'a rien volé à personne. Si les grosses écuries n'arrivent pas à avoir des résultats et à montrer leur suprématie, ce ne sont pas les petites équipes qui vont résoudre le problème. Monsieur Deschamps a raison de dire que, dans les championnats étrangers, les grandes équipes comme Chelsea, le Real ou le Barça sont toujours au dessus. S'ils le sont, c'est qu'ils s'en donnent les moyens. Ce n'est pas qu'il y a moins de joueurs talentueux mais simplement une question de mayonnaise.