Le milieu marocain Fayçal Fajr n'a pas tardé à imposer sa patte sur le jeu caennais. Son influence ne cesse de s'accroître. Il incarne à merveille le renouveau caennais, fait de jeu, d'audace et de générosité. Deux petits mois ont suffi à Fayçal Fajr pour se remettre le public de d'Ornano dans la poche. Un stade qu'il avait quitté contraint et forcé en 2014. Un stade qui se délecte d'avoir retrouvé un joueur métamorphosé. « Il a pris l'ascendant sur ses collègues, qui lui font énormément confiance, ressent Anthony Deroin, observateur avisé de l'évolution d'un joueur qu'il a vu débarquer en Normandie, en 2011. Si Malherbe apparaît si séduisant par moments, il le doit en partie à la justesse et à l'activité de Fayçal. » Une activité incessante, avec ou sans le ballon, qui attire la lumière et que les chiffres viennent corroborer. Plaque tournante du jeu caennais, le Marocain est, de très loin, le joueur qui touche le plus souvent le cuir (62,4 ballons joués par match). Celui qui en fait le meilleur usage, aussi (une passe décisive, 80 % de passes réussies). Il est omniprésent Dans ce rôle de milieu relayeur, sa justesse technique, sublimée en Espagne, est précieuse à la récupération du ballon. Mais pas que. Depuis la reprise, près de deux-tiers de ses transmissions ont été effectuées dans le camp adverse. « La présence d'Oniangué à ses côtés lui permet de se projeter, observe Titi Deroin. Les deux sont complémentaires et précieux. » Face à Montpellier mercredi (2-2), Fayçal Fajr est longtemps apparu comme étant le seul Caennais en mesure de transpercer les lignes et d'éclairer le jeu. Chassez le naturel… « Avant, j'étais un vrai numéro 10 qui aimait jouer devant, rappelait Fayçal Fajr le week-end dernier. Mais dans le foot moderne, c'est le jeu d'équipe qui prime : c'est pour ça aussi que je redescends plus bas. Il faut aller au mastic ! » Le sens du placement et le combat sont autant de cordes ajoutées à son arc lors de son passage en Espagne. À tel point que Fajr figure dans le top 10 des joueurs ayant récupéré le plus de ballons (50, 7e) depuis le début de la saison. Vous avez dit omniprésent ? « Je me sens plus tonique » Avec Prince Oniangué, le Marocain est le seul joueur de champ à avoir disputé l'intégralité des sept premières journées. La preuve que la tête et les jambes vont bien, très bien. « Il a gagné en maturité, s'est bonifié avec l'âge, assure Fabien Mercadal, qui a « pris plaisir » à suivre sa trajectoire depuis 10 ans. Comme il est solide athlétiquement, l'âge n'a pas d'emprise sur lui. » « Je me sens bien dans mon corps, j'ai perdu du poids par rapport à ma première époque caennaise, confirmait l'intéressé au sortir du match à Saint-Etienne. Je me sens plus tonique, plus frais, et j'ai les capacités pour courir pendant 90 minutes. » Une aubaine pour ce Malherbe toujours en quête du parfait équilibre, mais déjà sacrément dépendant de son milieu à tout faire. « Quand Fayçal est tranquille, cela rejaillit sur l'ensemble du groupe, résume son entraîneur. Comme moi, il est réputé pour avoir un caractère de cochon. Quand il montre l'exemple sur le terrain, les autres le suivent. » Garçon intelligent, Fayçal Fajr entend les louanges. Mais ne s'en gargarise plus. À 30 ans, le jeu a pris le pas sur le « je » dans son esprit. « La seule chose qui m'intéresse, c'est de gagner des matches, rappelle le milieu caennais. Ce qui me fait du bien, c'est de rentrer chez moi avec les trois points. » Y parvenir ce soir viendrait récompenser son investissement sans faille. Et soulagerait tout un groupe. » type= »application/x-shockwave-flash »param name= »movie » value= » » /