Roger Milla est en colère contre le président de la Confédération africaine de football (CAF). En cause, les propos du Malgache Ahmad Ahmad qui a accordé une interview au site Internet du journal Le Monde où il déclare qu'aucune décision ne sera prise avant l'élection présidentielle du 7 octobre prochain au Cameroun, quant au maintien ou au retrait de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2019) que le pays organise en 2019. «Je suis amer parce qu'un président de la CAF n'a pas le droit de parler comme cela contre un pays. Qu'il laisse les journalistes et d'autres personnes parler, mais lui doit modérer ses propos», s'insurge l'ancienne gloire du football camerounais et africain, pour qui cela s'apparente à des «insultes». «S'il veut nous enlever la CAN, qu'il nous le dise maintenant. Qu'est-ce que les élections ont à voir avec la CAN? Qu'il dise à l'opinion publique que j'enlève la CAN au Cameroun, point final», s'insurge-t-il. Pour Roger Milla, Ahmad Ahmad doit arrêter de proférer des menaces contre son pays. «Si le président de la CAF pense qu'il est l'homme le plus puissant d'Afrique au football, moi je pense qu'il se trompe. S'il veut enlever la CAN au Cameroun, qu'il sache que tous les autres pays d'Afrique ne sont pas d'accord avec lui et il le sait. Donc, qu'il arrête de menacer le Cameroun», déclare l'ex-international camerounais, aujourd'hui ambassadeur itinérant. Il rappelle que le Cameroun n'est pas novice dans l'organisation de ce type d'événements, puisque le pays a organisé la CAN en 1972 et en 2016 (version féminine), celle-ci ayant même été saluée par l'instance faitière du football africain comme la meilleure jamais organisée. «Il ne peut [donc] pas venir nous dire que le Cameroun ne peut pas organiser une CAN», martèle le «vieux Lion». Roger Milla s'exprimait à l'issue de la visite des chantiers des stades d'entraînement à Garoua, dans le nord du pays, aux côtés d'autres icônes du football national. «Je suis satisfait de la visite de ce matin. Les choses avancent. Ça avance aussi à Douala, Yaoundé et Bafoussam. Je pense que c'est déjà terminé à Limbe et Buea. Nous attendons le moment venu pour commencer cette coupe et elle va avoir lieu au Cameroun», a-t-il conclu, non sans préciser à la CAF que «personne ne peut influencer le Cameroun».