Et le premier Tri-Nations du Maghreb est remporté par... le Maroc ! Déjà victorieux de l'Algérie sur ses terres dans un match étriqué (11-12, score final), les hommes de Laurent Sousbie sont venus à bout de la Tunisie dans leur second duel de la compétition. Là aussi, un score serré (14-12) mais qu'importe : le rugby marocain affirme sa suprématie et termine l'année 2016 avec un trophée. Âgé de 24 ans, Mourad Akkaoui est le pilier droit de la sélection. Aujourd'hui au Stade Niçois (Fédérale 2), il débute le rugby à l'âge de 12 ans au Rugby Club Mauguio, "bien aidé par mon grand-père, lui aussi rugbyman." Passé par Narbonne en Crabos, puis le Castres Olympique en Reichel/Espoirs, il revient sur sa formidable aventure. Salut Mourad ! Raconte-nous tes débuts en équipe nationale, comment se sont passés tes premiers pas avec le Maroc ? Je suis franco-marocain, français de ma mère et marocain de mon père. Ça a toujours été un rêve pour moi de porter les couleurs de la séléction, et ce rêve est devenu réalité au mois de juin dernier lorsque j'ai reçu une convocation pour participer à la coupe d'Afrique groupe C qui se déroulait à Casablanca. Autant vous dire que je n'ai pas hésité une seule seconde ! Cela a été une aventure humaine extraordinaire à vivre, deux matchs et deux larges victoires contre l'île Maurice puis le Nigeria, avec au bout une accession en groupe B. C'était un moment magnifique à vivre avec le public marocain. C'était mes premières sélections et je ne suis pas prêt de les oublier, les souvenirs sont gravés en moi. Comme toi, les joueurs de l'équipe nationales sont majoritairement formés en France ? La plupart des joueurs sont formés en France, mais c'est toujours un plaisir de voir des joueurs locaux intégrer la séléction, au vu de leur niveau cela prouve bien que le rugby évolue au Maroc.Le XV de départ du Maroc face à l'Algérie : 1/ Mehdi Ahaouche (espoirs SUA) 2/ Mehdi Benyachou (Uzes) 3/ Mourad Akkaoui (Stade Niçois) 4/ Simo Lahlali (Castelsarrasin) 5/ Rami Laadila (Stade Niçois) 6/ Fred Gendre (espoir USAP) 7/ Benjamin Braille (Chateaurenard fed2) 8/ Hocine Arabat (c) (Bobigny) 9/ Ismael Nassik (Valence d'Agen) 10/ Yann Rousseau 11/ Karim Qadiri (espoirs Stade Français) 12/ Bryan Brichet (Gennevilliers) 13/ Chakir Hmidouche (Uzes) 14/ Ryad Fath (Casablanca) 15/ Soheyl Jaoudat (espoirs ASM )Venons-en à ce Tri-Nations historique face aux rivaux maghrébins. L'organisation d'un tel événement, c'est un peu le symbole du renouveau du rugby marocain, algérien et tunisien, qui peinent à exister sur la scène internationale ? Ce tournoi est une très bonne chose pour le rugby maghrébin, un événement à rééditer à mon avis car cela a été une grande réussite ! Montrer au monde entier que le rugby existe au Maghreb avec des joueurs de talents comme nos jeunes Bryan Brichet, Mehdi Ahaouche et d'autres encore. Ces matchs-là sont bien aussi pour travailler encore plus et se préparer à des échéances très importantes. Premier match, première victoire... En plus, en Algérie, d'un tout petit point ! Raconte-nous un peu ce match et tout ce qui s'est passé autour. Cette victoire très serrée en Algérie, c'est tout simplement incroyable à vivre tant la pression avant le match était présente avec un public algérien très chaleureux au rendez-vous. Quand tu es Marocain, tu sais très bien qu'un match en Algérie contre cette même nation rime avec combat ! Cela a été le cas, le match a été très engagé physiquement mais toujours avec le respect de l'adversaire et un état d'esprit irréprochable. On ne s'en rend pas compte sur le coup mais le rugby marocain est entré dans l'histoire en s'imposant en terre algérienne ! La suite, c'est une nouvelle victoire étriquée face à la Tunisie... Mais qu'importe, vous soulevez le trophée ! Vous vous attendiez à remporter ce premier Tri-Nations ? Nous avons réussi à gérer un peu plus la pression et jouer plus libérés, à l'image de notre capitaine Hocine Arabat meneur d'homme et exemplaire sur le terrain, et ainsi mettre en place le projet de jeu du coach. Je ne peux pas dire que l'on s'attendait à remporter cette première édition du Tri-Nations maghrébin, nous n'étions pas favoris au début du tournoi. L'équipe est jeune, n'a pas eu beaucoup de temps de préparation mais le groupe s'était promis de rester très solidaire, de tout donner sur le terrain, de mouiller le maillot et de porter très haut les couleurs du Maroc. C'est ce qui fait la force de notre groupe ! Toi qui évolues en Fédérale 2, tu dirais que le niveau est encore plus élevé dans ce Tri-Nations ? Le championnat de Fédérale 2 dans lequel j'évolue avec Nice est un championnat qui est de plus en plus relevé chaque année mais les matchs internationaux restent quand même plus intense au niveau de l'engagement et de la densité physique ! Et maintenant, la Coupe du monde ? Raconte-nous un peu le processus de qualification. Bien sur que nous sommes toujours en lice pour participer au Mondial, nous devons continuer à travailler dur pour accéder au groupe A, mais pour cela il faudra d'abord empocher la victoire lors de la coupe d'Afrique groupe B qui aura lieu au mois de juillet prochain, afin de participer aux qualifications qui se joueront en 2018. Nous avons besoin de tout le monde pour y arriver : la fédération, rugby Afrique et surtout des joueurs ! Nous devons être convaincus et tous regarder dans la même direction ... le Japon ... et si Dieu le veut nous y arriveront !Pour terminer, je souhaiterais remercier toutes les personnes qui ont contribué à cet événement en espérant que ce soit le début d'une grande histoire du Tri-Nations maghrébin. Merci à la fédération algérienne pour leur accueil et l'organisation.