Champion des Pays-Bas 2010, Twente avait déjà été sanctionné la saison dernière (retrait de 6 points) en raison de sa situation financière catastrophique. C'est dans un contexte économique déjà tendu que le club avait passé un accord de TPO avec Doyen dès 2013. La TPO, qui consiste pour un club en difficulté financière à céder contre de l'argent frais une partie des droits économiques d'un ou plusieurs de ses joueurs à un ou des tiers, est interdite depuis le 1er mai 2015 par la FIFA. Mais pas de façon rétroactive : les contrats en cours doivent pouvoir aller à leur terme. Ce n'est donc pas pour cette raison que la KNVB a sévi contre Twente mais pour ce que son contrat avec Doyen contenait. Football Leaks dévoile les dessous des transferts de l'OM Quelle règle Twente a-t-il bafouée ? En fait, il y avait un contrat officiel, transmis à la fédération en décembre 2013 et un autre, augmenté de nouvelles clauses, conclu trois mois plus tard dans la plus totale discrétion vis-à-vis des instances et dont la révélation, le mois dernier, a entraîné la démission du président du Twente, Aldo van der Laan, et donc, quelques semaines plus tard, la sanction contre le club, accusé par la fédération de l'avoir «trompée délibérément». Selon la fédération, les dispositions de ce contrat "bis" contreviennent au principe, édicté par la FIFA dans son "Règlement du statut et du transfert des joueurs", selon lequel «aucun club ne peut signer de contrat permettant à une quelconque autre partie ou à des tiers d'acquérir dans le cadre de travail ou de transferts, la capacité d'influer sur l'indépendance ou la politique du club ou encore sur les performances de ses équipes». C'est en vertu de cet article sur l'indépendance des clubs en matière de transferts, reproduit dans le règlement de la KNVB, que Twente a été «durement touché au coeur», pour reprendre les termes du communiqué publié par le club après la sanction. Qu'ont révélé les documents de Football Leaks ? Les contrats 1 et 2 concernent sept joueurs, dont le milieu international serbe Dusan Tadic, transféré à Southampton à l'été 2014. Selon ces documents, Doyen a versé à Twente 5M€ en échange de parts des droits économiques de ces joueurs comprises entre 10% et 50%. Problème : dans le premier contrat, Twente était entièrement libre de refuser une offre de transfert quel que soit son montant, tandis que selon le second contrat, le club était dans l'obligation de vendre si une offre atteignait le montant minimal fixé par les parties, ou, si le club l'estimait trop faible, de payer de sa poche la part contractuelle de Doyen. Comme le club était dans l'impossibilité de verser le moindre centime d'euro à Doyen, les partenaires savaient pertinement que si un tel cas se présentait, Twente ne pourrait pas refuser une vente. Même si l'on ignore si la situation s'est présentée lors des ventes de cinq des sept joueurs, il était clair pour la Fédération que la politique de transferts du club était entièrement soumise à la volonté du fonds d'investissement et des acheteurs... D'autres sanctions peuvent-elle suivre ? La sanction contre Twente restera-t-elle isolée ou d'autres clubs européens très engagés dans des accords de TPO (Atlético Madrid, FC Porto, Sporting Portugal) pourraient-ils, à leur tour, subir les foudres de leur fédération ou de la FIFA ? Les prochaines publications de Football Leaks pourraient faire de nouveaux ravages. Avec la TPO, une chose est sûre : ce sont les clubs qui prennent les risques. Doyen ne sera pas inquiété dans l'affaire Twente.