Dans le monde de la boxe, les champions ne font pas que claquer les KO les plus spectaculaires, leurs force de frappe n'est pas leur seule arme. Les champions de boxe doivent leur réussite aussi à leur capacité d'encaisser et d'endurer. Les mâchoires en verre s'avèrent être une faiblesse dans ce monde, une faiblesse dissimulable. Dans le monde équestre, une course de chevaux ne s'est jamais résumée à un bon départ mais plutôt à une stratégie de course. La victoire dépendant de l'état du cheval et de son dernier sprint allant jusqu'au poids de son jockey. Dans chaque discipline sportive, chaque athlète est soumis à des contraintes tout en disposant d'avantages. C'est la base de toute compétition. Les aléas peuvent survenir à tout moment mais une stratégie doit comprendre une provision des aléas. Pendant le Mondial, Qatar 2022, les Lions de l'Atlas ont subi de plein fouet la malédiction des blessures. Intensité folle, effort extraordinaire, manque de chance...toute raison n'est pas forcément raisonnable. Comment la tanière a t-elle pu perdre ses cadres pendant les derniers matchs de la CDM ? Lors des derniers matchs, les plus importants, Aguerd était hors de course. En cours de match, Saiss, puis Mazraoui, et encore Dari et pour finir El Yamiq. Ce qui nous mène à poser la question sur la stratégie à adopter quand cinq des défenseurs sont indisponibles pour blessure. Faire avec tout simplement ! Walid Regragui a fait avec sans démériter bien-sur mais c'était sans ressentir une fragilité défensive par rapport à la présence des cadres susmentionnés. Depuis la blessure de Nayef Aguerd, la défense des Lions de l'Atlas n'a plus jamais été la même. LA CAN en vue A l'approche des échéances africaines, le staff technique et médical de la tanière doit aborder avec sérieux et professionnalisme l'aspect physique des joueurs. Les Lions de l'Atlas se sont mis une pression énorme pendant cette CDM et en toute logique, la sélection nationale est devenue l'équipe à battre après ses victoires contre la Belgique, l'Espagne, le Portugal. Une équipe qui a côtoyé les plus grands et les a battu. Regragui reconnait très bien qu'on ne peut être les Rois du monde si on n'est pas les Rois de notre continent. Ceci, comme pour la boxe ou bien les courses équestres, un trophée est une aventure dangereuse. Une histoire peut s'écrire avec rien ou bien un tout. La forme physique est un élément capital dans cette matrice. A-t-on trop usé de la tactique du bloc défensif ? Non. Des équipes dans des championnats jouent deux fois par semaine et adoptent aussi cette tactique tout au long de l'année avec de bons résultats à la fin. Au Qatar, les joueurs marocains se sont donnés corps et âme dans chaque match. Ils jouaient chaque match comme si c'était une finale. Une concession qui a eu malheureusement des méfaits sur le parcours des Lions depuis le 1er match jusqu'au dernier. C'est à se demander quelle équipe allait aligner Walid si on avait encore un match à jouer après celui du classement contre la Croatie. La particularité africaine N'empêche, chaque compétition a ses particularités et l'Afrique est aussi particulière. Une fraicheur et une solidité physique est de mise pour entamer une CAN. Les joueurs africains sont plus rudes et les interventions sont plus physiques. Avec leur nouveau statut, les Lions de l'Atlas devront en découdre avec les autres nations qui se donneront à fond pour les battre. C'est logique et normal car le football ne connait plus de petites ou grandes équipes. Le parcours du Maroc au Qatar en est la preuve. Walid Regragui devra prendre en compte ces particularités africaines dans le choix des joueurs, lui qui a déjà une belle expérience africaine avec le WAC en Champions League. Un choix bien établi avec une concentration axée principalement sur la préparation physique et une tactique moins serrée. La CAN est désormais un objectif clair pour le sélectionneur marocain. Une consécration, un aboutissement, une confirmation, l'assurance de la résurrection...