Le Lion de l'Atlas du Stade Rennais, Nayef Aguerd, figure dans l'équipe-type de la 27e journée de Ligue 1 du journal L'Équipe grâce à sa performance de dimanche face à Angers de Sofiane Boufal et Azzedine Ounahi. L'ancien fusisste a obtenu la note de 7/10. Ni Rennes ni le Maroc ne peuvent plus se passer de lui: Nayef Aguerd cumule déjà 40 matches cette saison et devrait encore être précieux au sein de la charnière centrale des Rouge et Noir qui devait affronter dimanche Angers (15H00). A son arrivée à l'été 2020, ce profil longiligne avait suscité quelques inquiétudes tant les blessures avaient rogné ses deux premières saisons de Ligue 1 avec Dijon. Mais il avait vite mis tout le monde d'accord, en s'imposant naturellement au côté de Damien Da Silva. « J'aime beaucoup à la fois son ambition et son calme », expliquait l'entraîneur rennais de l'époque, Julien Stéphan. « C'est quelqu'un qui a un caractère affirmé et ça se voit sur le terrain. Il est engagé, il n'a pas peur de prendre ses responsabilités », ajoutait-il. Da Silva parti à Lyon l'été dernier, Aguerd, qui a pour sa part prolongé jusqu'en 2025, a en effet pris en patron les commandes de la charnière centrale, à tout juste 25 ans. Ases côtés ont alterné deux binômes de 21 ans à la réussite contrastée: le bizut Warmed Omari impressionne match après match mais Loïc Badé, recrue phare de l'été, n'a pas encore réussi à s'adapter. « Je sais que j'ai un rôle très important aujourd'hui », expliquait Aguerd à la presse début février, non sans citer immédiatement d'autres leaders du vestiaire rennais (Traoré, Bourigeaud, Laborde...). « J'assume ce rôle et j'essaye de le bonifier sur le terrain ». Grâce à son jeu de tête, il sait aussi se montrer décisif en attaque: 3 buts l'an dernier, 2 cette saison. « Dans le jeu aérien, il me fait un petit peu penser à Carlos Mozer », déclarait son entraîneur Bruno Genesio à l'automne. « C'est un garçon qui lit très bien la trajectoire, qui est capable de monter très haut et de rester quasiment suspendu pendant une seconde avant de frapper le ballon. Et il est précis en plus ». Forcément, il enchaîne. Aguerd et la tanière Avec les Lions de l'Atlas, Vahid Halilhodzic ne lui a pas épargné une minute de jeu et avec Rennes, Bruno Genesio l'a ménagé seulement deux rencontres fin décembre. Depuis août, il cumule déjà un total de 29 matches avec Rennes et 11 avec le Maroc, soit une moyenne d'un match tous les 5 jours. Non sans quelques grands écarts spatio-temporels: début septembre, il affrontait Reims sous le maillot Rouge et Noir quelques jours après s'être retrouvé au milieu d'un coup d'Etat à Conakry avec la sélection marocaine. Début février, il était à son poste au Roazhon Parkmoins d'une semaine après la défaite frustrante du Maroc en quart de finale de la CAN contre l'Egypte (2-1 après prolongations). Et si Rennes commence à avoir la tête à son 8e de finale de Ligue Europa Conférence contre Leicester et à son sprint final pour les places européennes en championnat, il sait aussi que le Maroc l'attend dans trois semaines pour les barrages du Mondial-2022 contre la RD Congo. Régulièrement interrogé sur ce rythme infernal, il ne manque pas une occasion d'évoquer le travail de Thomas Choinard, le « responsable performance » du Stade rennais. Sommeil, nutrition, récupération... « J'essaie de tout faire correctement en dehors du terrain », explique-t-il en insistant: « Je suis content du temps de jeu, j'ai toujours travaillé pour jouer et enchaîner des matches ». Contre Angers, il devait avoir aussi l'occasion de se rattraper des accès de suffisance ou de naïveté qui avaient plombé les siens au match aller, perdu 2-0 en août. (avec Libe.ma)