NOS GRANDS CLUBS HUMILIES À L'UNAF: Les FAR, le Raja et Wydad sont les trois clubs les plus prestigieux du Maroc par leur passé, par leur palmarès, par leur grand public et par les moyens dont ils disposent actuellement. Pourtant, ces trois clubs les plus représentatifs du GNF n'arrivent plus à obtenir des résultats dignes de leur réputation. Les FAR trainent les pieds en championnat, le WAC, ça fait longtemps qu'il n'a rien gagné tandis que le Raja vient d'être éliminé sans gloires par un club algérien (Sétif) de cette compétition dénommée UNAF. Les FAR ont fait pire puisqu'ils ont été ballotés par de modestes libyens de Benghazi. VOUS SOUVENEZ VOUS D'UN CERTAIN «CAHIER DES CHARGES » ? Pour ceux qui l'ont oublié, rappellons qu'au début des années 2000, l'ancien comité de la FRMF s'était donné cinq ans pour instaurer le professionnalisme et avait imposé aux clubs qui veulent rester parmi l'Elite de satisfaire un cahier de charges. Quelques unes des exigences à remplir : * Disposer d'un centre de formation ; * Avoir une équipe dans chacune des catégories (junior, cadet et minimes) ; * Disposer d'un minimum de ressources financières (un plancher avait été fixé); * Disposer d'un terrain correctement équipé et gazonné ; * Etc. Quels résultats a-ton obtenu de toutes ces agitations ? Rien. Et l'histoire est un éternel recommencement : un nouveau comité avec beaucoup de promesses et d'énormes projets qui vont encore engloutir beaucoup d'argent pour des résultats qui se feront attendre. Mais l'essentiel, c'est de gagner du temps en attendant qu'une génération spontanée de joueurs vienne sauver les meubles… Mais par honnêteté intellectuelle, faisons une brève analyse des plans d'action du Ministère du sport et de la FRMF. LE PLAN D'ACTION DE LA FRMF : 1) Nommer un DTN : Cela fait des décennies qu'on propose cela ; il y a eu beaucoup de candidats et tous ont échoué. Pourquoi ? Tout simplement parce ses attributions ne sont pas clairement précisées : Qu'est ce qu'il a à faire ? Comment sera–t-il évalué ? Quels sont ses rapports avec les entraîneurs des équipes nationales (sénior, junior, cadet, etc.) ? Sur quels critères est-il choisi? 2) Moderniser les clubs : qui devraient gérer au moins 6 sections dont 2 doivent être professionnelles. On croit rêver ! Comment des clubs qui n'arrivent pas à gérer une seule section correctement pourront ils assumer de telles charges ? C'est encore une façon de leur distribuer beaucoup d'argent qu'ils ne méritent pas en les incitant à faire ce qu'ils ont toujours fait : râler pour mendier. 3) Transformer les clubs en S.A : C'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire ! Avec quels moyens financiers ces clubs vont-ils pouvoir payer les joueurs, le personnel administratifs, les dirigeants (qui ne seront plus bénévoles), les encadreurs, les frais d'infrastructures, les frais de gestions, etc. tout en dégageant des BENEFICES ? Les grands clubs professionnels tirent leur source de leur large public (recettes des matches), des droits de télévision et des sponsors. La médiocrité du spectacle offert par nos clubs n'offre aucune garantie pour disposer de telles sources. Le budget de l'Etat sera revu à la hausse, d'accord ! Mais qui garantit sa bonne utilisation ? 4) Etc. LES VRAIS PROBLÈMES À RESOUDRE: Tout projet de réforme doit prendre pour point de départ trois éléments : les clubs, encore les clubs et toujours les clubs. Et pour que les clubs deviennent performants, il faut : 1) De la prospection : se rapprocher des quartiers populaires et des écoles pour recruter de futurs bons joueurs. Certains me diront que la plupart des grands clubs marocains (Wydad, Raja, etc.) ont des écoles de formation mais elles ne sont pas efficaces car elles sont devenues des sources de revenus et des lieux de loisirs pour les enfants de riches. 2) De la transparence dans la gestion avec une comptabilité rigoureuse pour éviter que la rubrique « Divers » ne devienne la plus importante en dissimulant les détournements. 3) Un contrôle rigoureux des transferts de joueurs pour mettre fin aux commissions occultes et au gaspillage des talents dans les championnats du Golfe. 4) Des encadreurs compétents en évitant de se focaliser sur les anciens joueurs qui n'ont pas tous les qualifications nécessaires pour encadrer. 5) Des infrastructures adéquates pour toutes les catégories. (Ayant été dirigeant dans un club de première division durant plusieurs années, c'est pourquoi je ne crois pas aux plans d'actions trop généralistes qui évitent le détail, c'est à dire la réalité du terrain.) Et comme le dit un dicton célèbre « Le diable est dans le détail »