Une interview de Benabicha faite par nos confrères de francefootball.fr qui commence à faire du bruit, sans langue il n'hésite pas à égratigner un petit peu Benatia, Belhanda etc... Sans Fédération, sans sélectionneur depuis le départ de Rachid Taoussi, comment vous êtes-vous retrouvé à la tête des Lions de l'Atlas ? Le président délégué n'a pas le droit de nommer un sélectionneur, je suis sous contrat jusqu'en juin 2014, il m'a donc confié cette tâche pour un match. C'est évidemment une fierté. Avant cela, j'étais avec les U20, notamment aux derniers jeux méditerranéens que nous avons remportés, et plus récemment j'ai conduit la sélection en quart de finale lors du dernier CHAN. Le Maroc organise la prochaine CAN 2015. Dans cette situation d'instabilité à quelques mois de la compétition, que peuvent espérer les Lions de l'Atlas ? Je pense que cela sera très difficile. Déjà, nous n'avons pas encore de sélectionneur, et 2015 c'est demain... Croyez-moi, on aurait bien aimé être en ordre de marche pour cette date FIFA du 5 mars. Avec tous ces problèmes, si on passe au deuxième tour, cela sera déjà bien. En plus devant notre public, la pression va être énorme. Il est exigeant et souhaite qu'on remporte cette CAN. C'est navrant de nous voir englués dans les problèmes alors que tous nos adversaires se renforcent et se préparent. Mehdi Benatia, usé par cette situation, a menacé de ne plus venir. Qu'en pensez-vous ? C'est un très bon joueur, qui évolue à la Roma. Maintenant, c'est à lui de voir, ce n'est pas au Maroc. S'il a envie de jouer pour son pays, il est le bienvenu. J'avais des joueurs professionnels en U20, et ce n'était pas moi qui les choisissais, ils venaient pour le Maroc. Après, s'il ne veut pas, c'est son problème. A lui de choisir. Le Maroc, c'est aussi cet éternel débat entre joueurs évoluant au pays, ceux qu'on appelle les locaux, et les joueurs professionnels. Existe-t-il vraiment des clans ? Au départ, il y a des joueurs professionnels qui n'ont jamais vécu au Maroc. Les locaux pensent que les sélectionneurs préfèrent toujours ceux qui viennent de l'étranger. Ce sont pourtant tous des Marocains. Ceux qui viennent d'Europe aiment encore plus leur pays que nous. C'est mon expérience. Pour moi, il n'y a pas de problème puisqu'ils viennent défendre le drapeau marocain. On a récemment parlé de l'arrivée possible d'Hervé Renard à la tête du Maroc. Qu'en pensez-vous ? J'ai vu cela. C'est un grand monsieur, le fait qu'il ait remporté la CAN 2012 avec une petite équipe comme la Zambie confirme que c'est vraiment un grand entraîneur. C'est une compétition très difficile à gagner. Je sais qu'il a actuellement des problèmes avec Sochaux, je le vois plus comme un sélectionneur que comme entraîneur de club. Comment avez-vous constitué votre pré-liste de 29 joueurs, dans laquelle vous avez rappelé Marouane Chamakh et Adel Taarabt, absents sous l'ère Taoussi ? Mon choix s'est fait sur les 5 dernières journées de Championnat, et donc sur la forme du moment. C'est pour cela qu'on retrouve Chamakh et Taarabt. Après j'ai aussi contacté d'autres joueurs mais je ne sais pas s'ils jouent ou pas dans leur club. C'est un problème qu'on a au Maroc. Mis à part Benatia, El Kaoutari, El Adoua, et de temps en temps Obbadi, certains ne jouent pas. Et pour être franc, au départ, j'ai proposé que ça soit les U20 qui jouent cette rencontre. Au début les dirigeants étaient partants mais ils m'ont dit par la suite qu'on avait un contrat avec le Gabon pour présenter une équipe A. Comment expliquez-vous l'absence de Younes Belhanda ? Le Championnat ukrainien est arrêté. On l'a preservé. Après, quand j'étais dans la position de spectateur, j'étais fan de lui à Montpellier, surtout quand ils sont devenus champions de France. Ce n'est plus le même joueur. Son niveau a beaucoup baissé. Je viens de demander à mes administratifs de contacter Aatif Chahechouhe. C'est le meilleur buteur du Championnat turc avec Sivasspor (13 buts). J'ai décidé de le prendre. J'ai aussi un problème par rapport à cette pré-liste, je vais devoir libérer les joueurs du Raja Casablanca car ils seront concernés lors de la première semaine de mars par la C1 africaine. Pour nous c'est une compétition importante. Je vais voir si je peux les remplacer par des joueurs évoluant en Europe. Révélation de cette seconde partie de Championnat avec Guingamp, vous avez coché le nom de Rachid Alioui. Pourquoi ce choix ? Je ne l'ai pas suivi, mais j'ai des gens qui l'ont regardé. Il n'a jamais joué avec le Maroc mais le directeur sportif des Lions de l'Atlas, Pim Verbeek, me l'a proposé. A ce poste, on a déjà El Arabi et Chamakh, il vient pour apprendre. Plus surprenant, vous avez convoqué Adam Ennafi, évoluant avec la CFA de Lille... Pour moi ce n'est pas une surprise, pour vous, oui. C'est un joueur dont je m'occupe depuis quatre ans. C'est un excellent joueur. Je sais qu'il ne joue pas à Lille. Il sort de l'académie Mohamed 6, il a du caractère. C'est un milieu offensif à qui on ne peut rien demander quand il n'a pas le ballon. Pour moi, c'est le futur meilleur joueur marocain. Avant cela Rachid Taoussi l'avait mis dans une pré-liste. Du fait que les joueurs du Raja ne seront pas avec nous, il sera doublure de Nordine Amrabat. Selon nos informations, Amine Addani Lecomte, le gardien de Lekhwiya, aurait opté pour le Maroc. Etes-vous intéressé par son profil ? J'ai pris deux gardiens : Yassin Bounou (Atletico Madrid) et Mohamed El Youssfi (MA Tétouan). Khalid Askri devait être avec nous, mais comme il joue pour le Raja, il est libéré. Maintenant concernant Addani Lecomte, j'en avais entendu parler par Dominique Cuperly, s'il veut jouer avec le Maroc, c'est avec plaisir, mais il faut qu'il attende l'arrivée du prochain sélectionneur.»