La culture continue d'être le parent pauvre des médias nationaux. Le point. la place de la culture dans les médias a été au centre d'une rencontre-débat, organisée par le Département de la licence professionnelle en médiation culturelle à Mohammédia. Le débat était prévu samedi 11 juin, jour non ouvrable et on ne peut plus chaud. Et il valait le déplacement. Seulement voilà, l'exercice était d'autant plus périlleux que la question «provoquée» a fait courir aux journalistes invités le risque de défoncer des portes ouvertes. Tout le monde savait que la culture n'avait pas la place qu'elle mérite dans nos médias, pas plus d'ailleurs que dans la société dont les médias ne sont, finalement, que le «miroir». Un seul et unique indicateur suffit pour nous édifier sur cette réalité navrante : Seulement 0,18% du Budget général de l'Etat est consacré à la Culture ! C'est à se demander si le ministère de tutelle ne finira pas par se retrouver, -qu'à Dieu ne plaise-, avec un 0 % !!! Le passage de 0,30% sous Touria Jabrane à 0,18% sous Bensalem Himmich nous porte bien à le croire. Le recul enregistré, de 2007 à 2011, nous édifie sur une certaine «idée» que nos décideurs politiques se font de la culture. La culture continue d'être considérée, au mieux, comme une «petite cerise sur le gâteau», au pire, comme quelque chose de «superflu». La chanson, tout le monde la connaît : On invite des gens de culture, -souvent des «artistes» et rarement des écrivains-, à un événement festif, où on les expose comme des «créatures étranges», après quoi on fait laver la vaisselle ! D'où il ressort que l'univers de l'art ne vaudrait que dans la mesure où il pourrait, au même titre qu'un zoo, amuser la galerie et éveiller la curiosité populaire. Et quand à cela, il faut ajouter le caractère «saisonnier» des activités culturelles, il y a bien de gros soucis à se faire. Dans cet ordre d'idées, il n'est pas étonnant que la culture ne fait pas l'événement dans nos médias, de la même façon que le politique, l'économique, ou plus encore le social. «Ça ne fait pas vendre» Il est rare de trouver un article culturel en «une» des journaux, sur nos ondes et moins encore sur des écrans de télévision plus sensibles à l'effet «Rotana», - à ces rythmes qui font bouger plus le ventre que l'esprit-, qu'à l'intérêt que pourraient représenter un livre, une pièce de théâtre, ou un film d'auteur. A ce désintérêt, paraît-il, il y a une raison. «La culture ne fait pas vendre», argue-t-on généralement. Dans une certaine limite, cet argument est recevable. Rarement manifestation culturelle aura fait l'événement et mérité, par voie de conséquence, une place en «une». La question est donc plus liée à la valeur du « produit » proposé qu'à ce prétendu «désintérêt» attribué aux médias. La culture, -faut-il en avoir peur ?-, est aussi un «produit», et il est du droit du consommateur, lecteur ou spectateur, d'exiger un bon «produit». Or, à quelques exceptions près, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. A la différence des cinéastes, ou encore des artistes plasticiens, les gens de culture, du moins la majorité d'entre eux, ont du mal à s'adapter à l'évolution. La révolution que connaissent les nouveaux moyens de communication ne semble pas intéresser suffisamment cette catégorie de créateurs, tant et si bien qu'ils se sont retrouvés hors-jeu. La montée en puissance de la jeune génération d'artistes est un exemple à méditer. M'Hamed Hamrouch