La place de la culture dans les médias a été au centre du débat national sur les médias et la société le vendredi 28 mai, à Rabat, à la Chambre des conseillers. Une trentaine de personnes étaient présentes pour donner leur avis sur la marginalisation de la Culture dans les médias, écrit et audiovisuel. Les détails. Un tremblement de terre !», C'est le terme utilisé par Jamal Eddine Naji, le Coordinateur général du débat national sur les médias et la société. Une expression lancée spontanément pour qualifier les dysfonctionnements actuels quant à la place de la Culture dans les médias aussi bien au niveau de la presse écrite qu'audiovisuelle. Pour débattre des moyens de changer la donne et pour valoriser la Culture dans les médias, la Coordination composée de huit groupes parlementaires de la deuxième Chambre a invité des artistes et des spécialistes des médias, le vendredi 28 mai à la Chambre des conseillers. Jamal Eddine Naji n'a cessé de répéter l'objectif de cette rencontre pour éviter que les orateurs s'enfoncent dans les critiques stériles. «Ce ne sont pas des auditions, nous avons tout simplement voulu donner la parole au public, puisque les citoyens sont les premiers concernés par ce débat national », explique le Coordinateur général. «Si le ministre dit que le rôle de son département n'est pas d'être producteur de culture, les médias ne peuvent pas se substituer non plus au ministère de l'Education nationale», Maria Latifi. Une manière, pour Jamal Eddine Naji de signifier que le motif n'est pas de donner libre cours aux reproches des artistes ou des spécialistes des médias à l'Etat, mais plutôt d'échanger sereinement des idées et apporter des propositions concrètes. «L'enjeu ce n'est pas la représentativité», souligne le Coordinateur général. Tout au long des diverses interventions des députés, des artistes ou des syndicalistes, les orateurs ont mis l'accent, avec insistance, sur le désintérêt des médias pour la Culture. Dans un discours lu par une de ses conseillères, le ministre de la Culture, Benssalem Himmich, absent à ce débat a évoqué l'idée d'une stratégie médiatique, une sorte de cahier des charges pour installer des professionnels de la culture dans les médias. « Il y a un manque de professionnalisme dans les médias, les intellectuels disent souvent être dérangés par la stupidité des questions qui leur sont adressés en général », déclare le ministre. Ce dernier a voulu transmettre le message selon lequel son département n'est pas censé produire de la culture, son rôle est de contribuer à ce qu'il y ait une meilleure diffusion de la culture. L'intervention de Maria Latifi, Directrice de la quatrième chaîne, « Arabiaa », après les interventions de plusieurs participants à ce débat est une réponse indirecte à Benssalem Himmich. « Si le ministre dit que le rôle de son département n'est pas d'être producteur de Culture, les médias ne peuvent pas se substituer non plus au ministère de l'Education nationale ». Selon Maria Latifa, le véritable problème de la marginalisation de la culture, c'est l'analphabétisme. « Personne n'a évoqué le fait que nous avons au Maroc un taux élevé d'analphabétisme, 54%, les médias se retrouvent donc à devoir combler le vide par l'image », a-t-elle déclaré. Autre point important soulevé durant ce débat, c'est le problème de la lecture. Mohamed Larbi Messari, lui aussi de la partie, a proposé un Telethon : « Pourquoi pas un Téléthon de la lecture tous les trois ans et on pourrait collecter plusieurs fonds à travers cet événement. Cet argent servirait à acheter des livres et à les distribuer aux enfants dans les écoles ». Larbi Messari s'est désolé également du fait que les feuilletons et les émissions de divertissements sont en tête des résultats d'audience, chiffres de Marocmétrie à l'appui. La presse électronique absente du débat Les nouvelles technologies de l'information et de la communication devaient faire partie du débat médias et Culture du vendredi 28 mai à la Chambre des conseillers. Mais finalement la presse électronique a été absente. La raison : « Tous ceux qui ont été invités à faire des interventions sur ce sujet n'étaient pas disponibles », a déclaré Jamal Eddine Naji, le Coordinateur général du débat national médias et société. Mais ce dernier rassure : « Une experte internationale, Divina Frau Meigs viendra animer une conférence sur les enjeux éthiques et identitaires soulevés par l'usage des NTIC.