L'ouverture des frontières maroco-algériennes bute sur un nouvel obstacle. Point de vue d'un spécialiste. le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a affirmé récemment lors d'une conférence de presse tenue à Alger que la réouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie n'était pas à l'ordre du jour. M. Ouyahia a ajouté qu'aucune décision n'avait été prise du côté algérien et que la réouverture des frontières terrestres «ZoujBghal» se ferait peut-être un jour. Ces déclarations constituent de l'avis des observateurs, une offense à l'égard du Maroc. En ce sens, ils estiment que la manière avec laquelle M. Ouyahia a annoncé que les frontières «seraient rouverte un de ces quatre matins», témoigne de l'ego du gouvernement algérien face aux appels à la fraternité et l'amitié de son voisin. Mohamed LarbiMessari, écrivain, journaliste et ancien ministre de la Communication, estime dans une déclaration au Temps que les autorités algériennes et le gouvernement qui dirige le pays ne ménagent aucun effort pour mettre le Maroc dans une situation embarrassante et freiner son développement. «La dernière chose qu'Alger souhaite, c'est de voir un Maroc développé et renouer des liens de bon voisinage avec le royaume.» Pour l'ancien ministre de la Communication, fin connaisseur des dossiers diplomatiques, le Maroc a tout à gagner avec la réouverture des frontières terrestres avec le voisin algérien. «Politique obsolète» Selon lui, le secteur du tourisme serait dopé grâce à l'intérêt substantiel que porte le peuple algérien envers le Maroc et ses potentialités. Et M. Messari d'ajouter : «Si les frontières sont rouvertes, nous pourrons enfin dire que nous sommes les voisins de l'Algérie et entamerons ainsi un nouveau cycle de relations avec ce pays qui depuis la Guerre des Sables, les événements de 1975 et l'attentat de Marrakech au début des années 90, ne fait qu'envenimer les relations avec le Maroc qui désire sincèrement ouvrir une nouvelle page dans le cadre d'une maturité diplomatique. Hélas, cette main tendue ne trouve aucun écho dans certaines sphères et lobbys au sein du gouvernement algérien que dirige une caste de généraux inamovibles». LarbiMessari souligne également que la fermeture des frontières a constitué une réponse logique du régime marocain suite aux atteintes à la sécurité de notre pays par le pouvoir en place à Alger. Néanmoins la situation actuelle, bien qu'elle nécessite un autre type d'analyse, ne semble pas pour autant, pousser le gouvernement d'Abdelaziz Bouteflika à revoir sa stratégie. «La fermeture des frontières entre Rabat et Alger est une chose normale à mon sens (…) ce qui serait exceptionnel ce serait que ces dernières soient rouvertes (…) encore faut-il que le régime algérien décide enfin d'écouter la voix de la raison et rompre avec sa politique obsolète qui fait appel à l'intransigeance et à la rigidité.» Au moment où la région arabe et le Maghreb vit au rythme des protestations et essaient de se pencher sur les différentes problématiques qui freinent le développement des sociétés comme le chômage et l'absence de perspectives d'avenir chez les jeunes, une lueur d'espoir se profile à l'horizon. Elle consiste en la nécessité de mettre en place une réelle politique de bon voisinage et de coopération à tous les niveaux de deux pays à la frontière commune. Propos recueillis par MohcineLourhzal