Interpellé sur les inondations que connaît la métropole, M. Sajid ne se départit pas de son flegme habituel. Sa vision des faits. Mohamed Sajid, Maire de Casablanca, dans un débat organisé par Le Temps et Maghrib Al Youm, a tenu à faire le point sur les dernières inondations de Casablanca ainsi que les projets de remise à niveau de la ville. Morceaux choisis. Constat Les pluies diluviennes ont eu des répercussions sur le bon fonctionnement du réseau électrique de la ville, qu'il soit public ou privé. Ces dysfonctionnements ont donné lieu à des coupures électriques répétées. Les inondations auraient atteint les générateurs électriques construits à la base dans les sousterrains, obligeant parfois la LYDEC à couper purement et simplement les générateurs en question, afin d'éviter des courts-circuits qui auraient pu s'avérer dangereux. Réseaux d'assainissement Les inondations de Casablanca ont eu plusieurs effets néfastes sur les réseaux d'assainissement de la ville. Certes, il reste encore beaucoup de travail à faire en termes de protection de Casablanca contre de futurs risques d'inondations, néanmoins ce réseau a démontré qu'il fonctionne encore. Et pour cause, après l'atténuation du rythme effréné des précipitations, les réseaux en question se sont remis à fonctionner de manière normale. Solutions La ville de Casablanca est sur le point de connaître un changement colossal tant au niveau de la gestion locale, qu'en termes de développement. En clair, Casablanca verra en 2012 la mise en circulation du nouveau tramway qui s'étallera sur une longueur de 30 kilomètres. Ce chantier constitue une première, en effet, rares sont les pays qui construisent une telle longueur de ligne d'un seul coup. Il s'agit de mettre en exergue le fait que le tramway casablancais obligera les autorités à remettre à niveau les infrastructures routières de la ville avant l'installation des rails. Gestion de la ville La gestion d'une ville comme Casablanca n'est pas chose facile. Pour piloter le développement de la capitale économique, il faut prendre en considération plusieurs éléments démographiques, culturels et surtout rattraper les multiples erreurs qui ont été commises dans le passé. Néanmoins, il ne faut pas nier que plusieurs avancées ont été enregistrées dans la gestion du quotidien d'une ville aussi immense et compliquée que Casablanca. L'Oued de Bouskoura constitue un réel danger pour Casablanca. Depuis plus de trente ans, ce problème hante les responsables. Le projet de déviation de ce fleuve a été réalisé depuis longtemps, néanmoins, aucune action concrète n'a été mise en œuvre pour le mettre en application. Aussi, lors de la signature du contrat de gestion déléguée avec la Lydec en 1997, la problématique de l'Oued Bouskoura ne figurait malheureusement pas dans les clauses de ce contrat. Depuis 2008, date où nous avons révisé le contrat qui lie la ville à la société française, nous avons souligné que le plan de protection de la ville de Casablanca contre les inondations doit devenir une priorité. Protéger la ville Protéger Casablanca des inondations n'est pas une mince affaire. Après avoir effectué plusieurs recherches, nous avons décidé de dévier la trajectoire du fleuve de Bouskoura afin qu'il ne traverse plus la ville. Le seul problème est d'ordre financier. En effet, ce projet nécessite près d'un milliard de dirhams. Le conseil a toutefois réussi à négocier avec le secrétariat d'Etat chargé des Eaux et de l'Environnement, afin qu'il propose un programme permettant de financer ce projet ambitieux. Propos reccueillis par Mohcine Loughzal