Mbark Boussoufa est le 57e Soulier d'or. Avec 344 points (242 au 1er tour, 102 au 2e), il précède son coéquipier d'Anderlecht Romelu Lukaku (255 points) de 89 points. Jelle Vossen (RC Genk) complète le tiercé de 2010 avec 187 points, tous récoltés au 2e tour. Le duel attendu entre les deux Anderlechtois a donc tourné à l'avantage de l'ancien. C'était d'ailleurs déjà le cas l'an dernier, mais pour la 2e place, à distance de l'attaquant serbe du Standard Milan Jovanovic. Lauréat en 1982, Eric Gerets a ainsi eu le plaisir de remettre le trophée à un de ses internationaux marocains, mercredi soir au Casino d'Ostende. Déjà couronné en 2006, Mbark Boussoufa, 26 ans, avait à l'époque totalisé 251 points (sur 283) sous le maillot de La Gantoise. Ce 2e Soulier d'or est donc en quelque sorte le premier qu'il remporte au titre de stratège, tête pensante, passeur, buteur et même capitaine d'Anderlecht en l'absence d'Olivier Deschacht. Le jumelé dans l'ordre était en réalité déjà connu à mi-parcours, tandis que Lucas Biglia (51 points), le 3e larron anderlechtois, risquait de se voir déloger du podium par Ronald Vargas (FC Bruges) et surtout Vossen. Le danger ne pouvait en tout cas plus venir de Jelle Van Damme (Anderlecht) et Simon Mignolet (Saint-Trond), qui se partageaient la 4e place avec 26 points, mais n'entraient pas en ligne de compte pour le 2e tour. Christophe Lepoint (La Gantoise) et Kevin De Bruyne (RC Genk), 6e et 7e avec 23 et 14 points, avaient pour leur part été longtemps absents pour cause de blessure lors de la première partie du championnat. Cela a également été le cas de Jelle Vossen (RC Genk), qui en a pourtant été la révélation avec 16 goals en 19 matches, ainsi qu'en témoigne sa victoire platonique au 2e tour avec 187 points. Il sait ce qu'il lui reste à faire d'ici le prochain scrutin. Lukaku a en effet sans doute paradoxalement laissé passer sa dernière chance de figurer au palmarès avant de prendre le chemin d'un exil… doré à l'issue de la saison en cours. Anderlecht a gagné, mais la Belgique a perdu. La défaite du prodige Romelu vaut en effet à Boussoufa de devenir le 12e étranger sacré en 36 éditions, depuis le sacre du Néérlandais Johan Boskamp. Mbark Boussoufa et son 2-ème «Celui-ci, je le garde… » Mbark Boussoufa et son dauphin Romelu Lukaku, se sont longuement embrassés à l'annonce du verdict. « Ensuite il fallait absolument que je dise ou fasse quelque chose pour lui », explique le lauréat. « J'ai alors eu cette idée d'exiger sa présence à mes côtés sur le podium. J'espère qu'il en a été touché car c'était un geste sincère et spontané de ma part. Il méritait autant que moi cette consécration, mais on savait tous les deux qu'il y aurait un perdant ». « J'ai commencé à devenir nerveux quand j'ai compris que le trophée allait être remis par le sélectionneur marocain (Eric Gerets, ndlr). Je me suis dit que c'était peut-être un signe. Ce Soulier d'or est plus beau à mes yeux que celui de 2006. Parce que c'est le deuxième. Parce que j'ai été champion avec Anderlecht. Mais surtout parce que je suis bien meilleur qu'il y a quatre ans sur tous les plans : plus professionnel, plus expérimenté, meilleure technique… Je pense d'ailleurs que je vais encore progresser, et peut-être gagner d'autres titres individuels ». «Mon avenir est un peu incertain, mais ne sera absolument pas influencé par cette récompense suprême dont je suis cependant très fier. Je ne vais d'ailleurs pas faire la fête ce soir, ni un autre jour, car comme vous le savez peut-être, la revanche contre le Standard est à notre programme dimanche. La compétition est encore longue et je veux la gagner. Ce 2ème Soulier d'or ne va aucunement altérer ma motivation et mes ambitions. En tout cas celui là je le garde. Le premier est en effet chez mes parents, ma mère ayant décrété que c'était une décoration idéale pour son salon…», conclut Boussoufa. (D'après le Soir (Belge)