Frappé de plein fouet par la crise économique, le secteur du textile n'est pas près de reprendre ! Il faut relativiser les chiffres, le secteur reprend depuis juin, lance d'emblée Mohamed Tazi, directeur général de l'Amith (Association marocaine des industries du textile et de l'habillement). Selon lui, le secteur a connu une augmentation significative depuis le deuxième semestre 2010 et les mauvaises performances du secteur, courant 2009, sont désormais de mauvais souvenirs. Effectivement, le secteur s'est plus ou moins redressé après la crise. Cependant, il n'arrive toujours pas à voir le bout du tunnel et accumule les pertes, les licenciements et les fermetures d'usines… Une reprise illusoire Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Ainsi, côté exportations, les pires baisses sur les neuf premiers mois de cette année ont concerné particulièrement le secteur du textile-habillement, avec une chute vertigineuse de plus de 10% par rapport à la même période en 2009, selon l'Office des changes. Pis encore, alors que les exportations ont progressé timidement d'environ 1,4% en termes de quantité, elles ont chuté de plus de 8,5% quand il s'agit de valeur, impactant considérablement les recettes des textiliens marocains. Devenant ainsi un produit «low-cost» pour des donneurs d'ordre qui affichent sans vergogne leur diktat. Normal, diraient certains : un concurrent de taille est dans la course : les Chinois ! La menace chinoise Les Asiatiques sont devenus de rudes concurrents pour les pays du pourtour Méditerranéen, bouleversant ainsi les habitudes d'achat des fournisseurs européens en particulier. «Il y a un changement des modes de sourcing, les Européens tendent vers des marchés de proximité comme le Maroc», estime M. Tazi. Un geste manifesté principalement par notre voisin espagnol qui a doublé carrément ses commandes en ce début d'année vers le marché marocain. Une véritable bouée de sauvetage. Du côté des autres pays européens, l'ambiguïté persiste quant à la compétitivité du Maroc. Il convient néanmoins de souligner que le secteur a bénéficié d'une attention très particulière de la part du gouvernement en 2009 et début 2010 grâce à des mesures de relance très attrayantes. Des mesures restées sans effet cependant vu, d'une part, le non-attrait du produit marocain qui manque de créativité et d'innovation et, d'autre part, par la perte de capacité de production des principales usines de confection du royaume, qui n'arrivent plus à honorer leurs engagements envers les donneurs d'ordre. Les Turques, les Tunisiens ou même les Chinois en ont profité pleinement malgré le renchérissement des matières premières. Reste un problème de grande acuité, à savoir celui de la main-d'œuvre dont le secteur est le grand pourvoyeur au pays. Dans ce sens M. Tazi se plaint du manque de main-d'œuvre qu'a subi le secteur en ce début du deuxième semestre 2010, arguant que les industriels n'arrivent plus à recruter vu l'absence de personnel motivé ! Que dire alors des chiffres officiels du ministère de l'Emploi qui relève que 40% de fermetures d'établissements et 75% des effectifs licenciés l'ont été dans le secteur du textile et du cuir durant le premier semestre 2010? Suivi très attentivement par le gouvernement, le secteur du textile peine toujours à redresser l'échine et à renouer avec le vert. La question à se poser est de savoir quelle est la solution pour rendre ce secteur plus compétitif et se placer parmi les fournisseurs privilégiés des Européens ? La réponse ne coule pas de source. Mohamed Amine Hafidi La grande distribution est en pleine effervescence. Best Financière compte en profiter grâce à un plan d'action ambitieux. BRE se positionne Forte d'un capital expérience indéniable dans la gestion des chaînes de distribution, Best Real Estate (BRE), filiale de la société Best Financière dirigée par Zouhair Bennani se repositionne et sort ses griffes. Objectif : maintenir son leadership et accompagner le développement du secteur au Maroc grâce à un programme d'investissement important pour les cinq prochaines années. Pour ce faire, M. Bennani a placé à la tête de BRE un spécialiste du conseil stratégique : Sami Grouz. Le nouveau directeur général a acquis une expérience confirmée dans le conseil stratégique. Il a collaboré avec Adil Douiri, ex-ministre du Tourisme, avec la CDG ou encore l'OCP sur des projets d'envergure. Un objectif réalisable «J'ai été attiré par les ambitions de Best Financière dans le secteur de la grande distribution et j'ai voulu relever le challenge en acceptant de diriger son pôle immobilier commercial», déclare M. Grouz avant d'ajouter : «Le marché marocain n'est pas saturé. Notre objectif est d'arriver à 150 000 m2 de surfaces commerciales à moyen terme». Un objectif qui semble ambitieux et réaliste selon lui. A en juger par les projets lancés récemment par, la société, l'objectif serait même dépassé. En effet, et sans compter Al Mazar (le complexe commercial de Marrakech qui s'étale sur 100 000 m2), plusieurs projets de complexes commerciaux sont dans le pipe. A Fès, ce sont 25 000 m2 de surface commerciale qui seront dédiés au complexe BorjFez, nécessitant la somme de 400 MDH. Les travaux vont bon train pour une ouverture en 2012. Pour la ville de Tanger, il s'agira de plus de 30 000 m2 de surface commerciale pour le nouveau complexe baptisé Socco Alto. «Le projet a nécessité l'enveloppe de 400 MDH et il est en phase de terrassement pour une ouverture imminente en 2013», commente M. Grouz. Agadir animée par BRE A Agadir, un projet grandiose verra le jour. En effet, une petite ville sera édifiée à 10 mn du centre d'Agadir. «Nous avons remporté un appel d'offres lancé par la SMIT (Société marocaine d'ingénierie touristique) pour l'animation de ce qui deviendra le prochain coeur d'Agadir», déclare M. Grouz. En effet, la prochaine ville sera dotée d'une médina avec des riads sur une superficie globale de 55 000 m2. En parallèle, cinéma, bowling, bars et restos animeront la nouvelle ville. Une partie animation et commerciale sera prise en charge par Best Real Estate qui y construira un complexe commercial de 40 000 m2 en plus de 7 000 m2 de surface dédiée aux loisirs. «Ces projets confirment la volonté du groupe de consolider sa position de leader et révolutionner le secteur de la grande distribution au Maroc grâce à des projets innovants», affirme M. Grouz. La clé du succès de BRE réside dans un équilibre partagé entre le vestimentaire, le shopping sous toutes ses options. La situation géographique des complexes commerciaux, leur environnement architectural et leur animation font des complexes commerciaux de Best Real Estate de véritables lieux de vie où l'on peut joindre l'utile à l'agréable. M.A.H.