Samir Abdelmoula, le jeune maire de Tanger estampillé PAM, n'aura finalement rien fait comme les autres. Elu une première fois haut la main, puis réélu après une procédure d'invalidation intentée par un candidat adversaire, Samir Abdelmoula, en conflit ouvert avec une bonne partie des membres du Conseil de la ville, vient de créer la surprise en déposant sa démission en compagnie de quatre vice-présidents PAM. Le choc! Dans la ville du Détroit, l'information a fait l'effet d'une bombe et les téléphones n'ont pas arrêté de sonner. A Rabat, c'était l'événement de la journée du mercredi 20 octobre. Jugée une simple rumeur au début, l'information sera confirmée par le concerné lui-même dans les colonnes de Akhbar Al Yaoum. Dans un article en première page signé du journal lui-même, Samir Abdelmoula détaille les raisons de sa démission et décrypte son acte à partir d'une lecture politique des événements de la ville de Tanger mais aussi du Maroc. Pour lui, cette démission est «un acte de courage politique». Il ajoute : «Je suis contre la démagogie. J'ai présenté ma démission car j'ai senti que les intérêts de la ville et de ses habitants ont été touchés par les dissonances qui règnent dans le bureau politique du Conseil de la ville». Se confiant sur un ton très franc à nos confrères de Akhbar Al Yaoum, Samir Abdelmoula ajoute : «J'aurais aimé rester dans mon poste durant tout mon mandat de 6 ans, comme le font ou le feraient d'autres. Mais, c'est une chose impossible pour moi. La défense des intérêts de la ville nécessite un maire fort et une majorité cohérente. A travers ma démission, je veux transmettre un message de responsabilité et d'engagement politiques». Samir Abdelmoula explique que son acte est «volontaire et libre». Il a été pris en considération de l'absence d'une majorité politique à même de permettre de mener une politique au sein de la ville. «C'est un message à tout le monde y compris au Premier ministre Abbas El Fassi. Si un responsable politique n'a pas la majorité dont il a besoin, il n'a qu'à démissionner. Ce qui est le plus important, c'est le Maroc, pas nous !». La démission du maire de Tanger crée actuellement un vide. Sur le plan administratif, les autorités de tutelle disposent d'une quinzaine de jours pour répondre à cette démission. Sur le plan politique, il est évident que l'onde de choc de cette démission ne fait que commencer…