Avec la relance de l'immobilier et une bonne pluviométrie, le Maroc peut espérer une «bonne année» 2010. Personne ne regrettera 2009, année de déprime éco-nomique et de mélancolie politique. Alors que les lampions du nouvel an s'allument déjà, l'espoir est grand de voir le monde des affaires sortir de la léthargie qui le frappe depuis plusieurs mois. Tirant la leçon de l'impact de la crise de l'immobilier sur l'économie et la croissance, le gouvernement a été bien inspiré en décidant, dans le cadre de la Loi de finances 2010, d'exonérer le logement économique (dont le prix est désormais plafonné à 250.000 DH) de la TVA et d'accorder une franchise sur l'IS de 10 ans pour les promoteurs immo-biliers dans ce segment. Cette double carotte fiscale devrait à coup sûr relancer la machine de l'immobilier économique, qui se trouve au cœur de la demande en logements au Maroc. Dans l'entretien accordé la semaine dernière au Temps, Anas Sefrioui, le patron d'Addoha, confiait qu'il faudrait «dix Addoha» pour répondre à la demande en logements sociaux. C'est dire tout le potentiel qu'offre ce marché. Les effets de la nouvelle dynamique de l'immobilier vont immanquablement se diffuser dans l'ensemble de l'activité économique. En amont, la relance offrira des opportunités à différents corps de métiers dans le BTP (maçonnerie, plomberie, menuiserie, peinture…). Et en aval, l'acquisition de chaque logement se traduira par une relance de la consommation des biens d'équipement domestique (ameublement, électroménager…), sans parler du crédit, immobilier comme à la consommation. Sous cet angle, la croissance dans les villes devra être de retour. Dans le monde rural, après une récolte record en 2009, les pluies de ce début de saison augurent également une bonne année et donc un maintien du pouvoir d'achat chez la population des campagnes, qui constitue toujours la moitié des Marocains. Avec la relance de l'immobilier et une bonne pluviométrie, le Maroc n'a pas de raison de ne pas se relever en 2010. Alors, soyons optimistes : la reprise est dans le moteur !