Le texte de l'ONG relève une stagnation, voire un recul, de la situation des droits humains et met en cause principalement le manque d‘indépendance du département de Radi. Le rapport 2009 de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) est particulièrement sévère envers les autorités. Rendu public le mercredi 24 juin, en parallèle avec la commémoration des 30 ans de l'association, ledit rapport pointe principalement du doigt l'écart entre le discours officiel et la réalité sur le terrain. Pour l'AMDH, les droits humains ont fait du surplace cette année, reculant même dans certains domaines. “De nombreuses affaires, citées dans notre dernier rapport, persistent en 2008 et notamment l'enlèvement, la torture, les arrestations arbitraires, les procès politiques de la presse et la répression des libertés”, peut-on lire sur le rapport. Le document épingle surtout la justice, qui demeure “la cause des violations quotidiennes des droits des citoyen(ne)s”. Pour l'AMDH, notre justice n'a pas accompli son devoir dans plusieurs dossiers où des personnalités influentes étaient poursuivies. IER, liquidation totale ! A la tête de ces procès attentatoires à l'indépendance de la Justice selon l'ONG, figure celui de Hassan Yaacoubi, un proche de la famille royale. Pour rappel, ce personnage a défrayé la chronique après avoir blessé par balle un policier qui l'avait tout simplement “arrêté pour une infraction au code de la route”. Second dossier qu'épingle l'AMDH, celui de Hafsa Amehzoune, une tante du roi Mohammed VI. Pour l'AMDH, la Justice a encore une fois violé le “principe de l'égalité devant la loi” en ne répondant à aucun questionnement “en dépit des plaintes déposées par leurs victimes, la dernière en date étant celle de l'avocate Fatima Sabri”. L'AMDH estime également que la Justice a été utilisée par l'Etat “pour régler ses comptes avec les journalistes, se venger des militants et terroriser les citoyens”. L'association revient également sur les procès des salafistes, “enlevés et séquestrés dans des lieux inconnus”. Sur d'autres registres, l'AMDH est très critique également. Elle estime que la plupart des recommandations de l'IER n'ont pas été appliquées, malgré les promesses de l'Etat. La torture a également été dénoncée par l'ONG. Pour preuve, l'AMDH rappelle les 3 cas de décès survenus dans les Wilayas de la Sûreté de Salé et de Tétouan. Z.C.