Roselyne Bachelot a estimé lundi soir que les joueurs de l'équipe de France avaient «terni l'image de la France» en refusant de s'entraîner la veille pour protester contre l'exclusion de Nicolas Anelka. La ministre de la Santé et des sports s'est entretenue dans la journée avec eux pour leur faire part du «désastre moral» auquel le football français était confronté par leur faute. «La réalité de la situation, il faut l'affronter de face, a-t-elle dit. Ce n'est pas seulement un mauvais moment à passer. Rien ne sera plus jamais comme avant. Je l'ai dit aux joueurs dans un entretien extrêmement émouvant». Parmi les mesures qu'elle a annoncées après consultation avec «le Président de la République, le Premier ministre et des responsables du sport français» : -Un audit externe par un cabinet indépendant de tout ce qui s'est passé pendant cette Coupe du monde -Le chantier de la rénovation de la gouvernance. - Le combat de la moralisation financière du sport -La déontologie. «Une charte de la déontologie a été instituée dans le football en 2008, a-t-elle expliqué. Elle a été foulée au pied. Je veux qu'avant une compétition internationale, elle fasse l'objet d'une lecture solennelle et d'une signature non moins solennelle de chacun des joueurs. Cela n'a pas été le cas avant ce Mondial. Si un joueur ne veut pas s'y conformer, il ne doit pas être sélectionné». La femme politique dit, par ailleurs, avoir vu «des larmes dans les yeux de beaucoup d'entre eux» lorsqu'elle a raconté cette anecdote avec Raphaël Ibanez, ancien capitaine de l'équipe de France de rugby, la veille d'un match contre les All Blacks à Cardiff. «Il avait simplement écrit cette phrase sur le tableau des vestiaires : Comment voulez-vous qu'on se souvienne de vous ? Je la leur ai répété en regardant chacun dans les yeux : «Comment voulez-vous qu'on se souvienne de vous ? Quelle image voulez-vous laisser ?» Avec cette phrase, les Bleus, ils avaient gagné un match ingagnable…» Par ailleurs l'ancien sélectionneur de l'équipe de France championne du monde en 1998, Aimé Jacquet estime mardi dans France Soir qu'une victoire des Bleus contre l'Afrique du Sud «n'enlèverait rien à ce qu'ils ont fait» dimanche, lorsqu'ils ont refusé de s'entraîner, par solidarité avec Nicolas Anelka, exclu du groupe France pour ses injures à Raymond Domenech. «S'ils ont pris le pouvoir, qu'ils le démontrent sur le terrain», dit Jacquet. Pour lui, l'attitude des joueurs «a été inexplicable,et en aucun cas on ne peut se moquer de ce maillot». Interrogé sur les conséquences de la situation actuelle, le technicien estime que «tout se tassera d'ici quelque temps, quand Laurent Blanc reprendra l'équipe. J'ai confiance.»