Il est baptisé S@m@c et sa mise en place est en cours. Un interfaçage direct avec les services du ministère et de l'ONP. Un Extranet sera dédié aux opérateurs. N ouveau pas dans l'implémentation des mesures d'accompagnement de la stratégie Halieutis, dédiée au secteur de la pêche. Après le plan de réforme de la pêche pélagique et la proposition controversée sur la pêche céphalopodière, le département dirigé par Aziz Akhannouch présente un plan pour assurer la traçabilité des pêcheries, tous types confondus. Il s'agit de mettre en place «un système national intégré de traçabilité des produits de la pêche à travers toutes les étapes de production, de transformation et de distribution», note le rapport annonçant cette stratégie. Cette dernière permettra d'une part, de suivre et contrôler les circuits de commercialisation et les flux des produits de la pêche. L'objectif étant, selon les rédacteurs du rapport, de limiter l'informel et respecter les plans d'aménagement mis en place pour le secteur. D'autre part, il est question de respecter les exigences internationales, notamment celles de l'UE, en matière de traçabilité. «Ce système de traçabilité sera évolutif et adaptable, permettant de prendre en considération tout changement d'ordre réglementaire ou de marché, tant au niveau national qu'international», note le document. La réforme s'appuiera sur la mise en place d'un système informatique déployé tout au long des étapes de traitement des pêcheries. Un progiciel qui sera baptisé S@m@c (Système d'application métier d'administration et de contrôle). Il est toujours en phase de «mise en place» par le département de tutelle. En effet, la déclaration des espèces capturées au débarquement ne se fera plus manuellement, mais sera saisie dans le système. Cet enregistrement sera réalisé par le biais de terminaux mobiles et donnera lieu à une identification par un badge code à barres. Un identifiant qui indiquera d'une part les navires, capitaines et patrons de pêche et d'autre part, les espèces capturées. «Cette saisie sera soldée par l'édition en temps réel d'une étiquette déclaration servant comme ticket d'entrée à la halle ou aux Comptoirs d'agréage du poisson industriel (CAPI, ndlr) de l'Office national de la pêche», est-il expliqué. S@m@c sera interfacé chez l'ONP, ce qui facilitera la première vente des captures de pêche. «Cet interfaçage interviendra également après chaque vente par un transfert des données de l'ONP au département de la Pêche maritime via un Web service pour contrôler tout dépassement par rapport aux déclarations de captures initiales», note le rapport. En plus de ce transfert automatique des données, le département de la pêche annonce la mise en place d'un Extranet qui permettra aux professionnels de la pêche mareyeurs, usiniers ou exportateurs) de saisir directement les cessions de captures et de produits de la pêche qu'ils réalisent. Les professionnels peuvent également saisir directement les demandes d'exportations, dans un souci d'économie de temps. Les produits transformés sont également concernés par cette dernière mesure. La recherche de la traçabilité ne se limite pas à l'export. En effet, les ventes destinées aux consommations locales devront également se conformer à une procédure de saisie automatique, similaire à celle des exportations. «Pour ce faire, le département de la Pêche maritime a lancé une étude visant la mise en place d'une procédure intégrée de traçabilité des produits de la pêche qui couvrira aussi bien le produit destiné à l'export que celui destiné à la consommation locale», est-il précisé. La dernière disposition du projet concerne l'harmonisation avec le système informatique de l'UE. «Le département envisage de créer une collaboration avec l'Union européenne en termes de systèmes d'information afin de réduire davantage la quantité de documents nécessaires pour l'export», note le rapport. La mise en place du système S@m@c permettra d'automatiser la procédure INN, qui sert pour la certification d'origine et la prévention de la pêche illicite. Reste à savoir si cette innovation technologique permettra de lutter efficacement contre le braconnage et la pêche illicite. Les opérateurs du secteur, notamment ceux du Sud, estiment que ce fléau, qui représente selon certains d'entre eux plus de 30% des captures, est le principal frein au développement de leur activité. Les ventes destinées aux consommations locales devront également se conformer à une procédure de saisie automatique, similaire à celle des exportations.