Le Ruban Blanc, dernier clap de la semaine du fi lm européen Le film de Michael Haneke, «Le Ruban Blanc», clôturera la 19e édition de la semaine du fi lm européen. Primé à Cannes, ce fi lm dramatique nous transporte dans une école d'un petit village allemand, à la veille de la Première Guerre mondiale. Le film de Michael Haneke, «Le Ruban Blanc», clôturera la 19e édition de la semaine du fi lm européen. Primé à Cannes, ce fi lm dramatique nous transporte dans une école d'un petit village allemand, à la veille de la Première Guerre mondiale. Après nous avoir ouvert l'appétit en nous annonçant que «Etreintes Brisées» de Pedro Almodovar allait marquer le début de la semaine du fi lm européen, voilà que les organisateurs nous font une nouvelle révélation.C'est eff ectivement, le réalisateur autrichien Michael Haneke, le réalisateur de «La Pianiste», signera la clôture de cette 19e édition qui se déroulera du 28 janvier au 12 février à Tétouan, Rabat, Casablanca et Marrakech. Le réalisateur y sera représenté par son long métrage à succès, «Le Ruban Blanc». Le pitch de ce long métrage dramatique nous mène dans un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale. Le Ruban Blanc nous retrace ainsi l'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans… Toute une petite communauté qui subit d'étranges accidents, de plus en plus violents, ainsi que des rituels de punitions monstrueux. Alarmé, l'instituteur va mener l'enquête pour découvrir une horrible vérité. Le récit est narré par la voix off de l'instituteur, une cinquantaine d'années après les faits. Sous la blancheur des nuages, des champs, de la poussière, et du ruban que les enfants portent tant qu'ils sont purs, se dissimule une atrocité insaisissable. Peu à peu, alors que la Grande Histoire vient rompre l'immobilité et que les crimes asphyxient le village, une question surgit, tapie dans la beauté de la photographie : la monstruosité et l'innocence imposées ne sont-elles pas dans le même camp ?Les enfants, perçus comme l'innocence, sont les seuls, malgré leur éducation stricte, à rompre les barrières sociales de cette communauté peinte dans un noir dense et un blanc écrasant. Dans Le Ruban Blanc, une fois de plus, c'est en anthropologue du septième art que le cinéaste autrichien nous revient. Un retour aux origines du mal dans ce qu'il a de plus ordinaire et d'insidieux. Celles du puritanisme le plus absolu, du désir frustré. Aux tenues immaculées et à la violence écarlate de Paul et Peter dans «Funny Games», le réalisateur a substitué la neutralité d'un noir et blanc impartial et l'austérité d'une communauté aliénée à un protestantisme rigoureux. Comme d'habitude, Haneke se garde bien de fournir la moindre clé à son mystère. Il entretient le doute par les non-dits. Par ailleurs, la sévérité de la mise en scène et la longueur du récit (près de 2h30) pourront malheureusement en dérouter plus d'un, mais Le Ruban Blanc confi rme la très grande maîtrise de Michael Haneke à tous les niveaux de la réalisation, de l'écriture à la photographie, en passant par un casting époustoufl ant. C'est notamment grâce à cela que le fi lm s'est vu gratifi é de la Palme d'Or lors du 62e festival de Cannes. C'est en somme, une vraie et belle leçon de cinéma que vous propose cette 19e édition de la Semaine du fi lm européen.