Bonjour les gens. C'est donc à un premier week-end footballistique placé sous le signe de la folie auquel on a eu droit en Afrique du Sud. Et ce n'est, vous en conviendrez, que du bonheur pour le spectacle et le reste de la compétition. La folie, donc. Celle de la FIFA tout d'abord -maîtresse de cérémonie de cette grande fiesta à ciel ouvert- qui a cru bon d'autoriser ces insupportables vuvuzelas, vous savez ces affreuses trompettes qui polluent les tympans en donnant l'impression d'assister à un combat de frelons dans une ruche surpeuplée. Malgré les pleurs, les supplications et enfin les menaces des médias, des supporters et même des joueurs non sud-africains, les vuvuzelas ont tenu bon et c'est sous un bourdonnement à s'ouvrir les veines que s'est ouvert ce mondial avec un match d'ouverture au niveau relativement correct entre le Mexique et l'Afrique du Sud qui n'a même pas eu besoin d'un coup de pouce de l'arbitre pour décrocher un nul méritoire. Mais seulement d'un but splendide en pleine lucarne de leur attaquant au nom qui rappelle assez le refrain d'une chanson d'amour : Shabalala… Autre folie, celle certainement meurtrière, des joueurs, de l'entraîneur, des fans et même de toute la perfide Albion, quand leur gardien, Bob Green pour ne pas le nommer, a commis une énorme boulette sur un ballon à priori facile frappé par l'Américain Dempsey. Résultat, un but stupide qui va tout droit filer dans les annales des buts gags et qui offre un match nul mérité aux USA face à l'autoproclamé favori du tournoi, l'Angleterre. Mais bon, l'équipe aux lions serait un chouia bégueule de trop paraitre «so shocked», elle qui a eu dans ses cages une décennie durant un gardien (aujourd'hui remplaçant) qui répond au doux nom de David James. Ce cher David gentiment affublé par ailleurs du sobriquet «Calamity James» tant on ne compte plus ses cagades passées par la grande porte à la postérité. Dernière folie, celle désormais avérée d'un homme, un seul, le bien nommé Raymond Domenech. Ce n'est pas tant son nul blanc et surtout heureux face à l'Uruguay qui incite à solidement le lier (car fou à lier, hein !), mais à cette décision aussi subite qu'incompréhensible à changer au dernier moment son système de jeu. On s'explique ; pendant huit ans à la tête de l'équipe de France, il a imposé un très moche 4-2-3-1 qui n'a marché en 2006 que grâce à Zidane mais s'est partout planté par ailleurs. Sous la pression populaire et un peu de bon sens quand même, il a testé pendant trois matches de préparation d'avant mondial un 4-3-3 prometteur dont le monde entier attendait des miracles et l'a détaillé un peu partout en long, en large et dans tous ses travers. Pour quel résultat : un incroyable retour à son système d'origine pour son premier match en Afrique du Sud, qui a même dû surprendre ses propres joueurs incapables de se défaire d'une équipe uruguayenne qui a joué à dix contre onze avec son gardien et Diego Forlan, star de l'Athletico Madrid. Sinon, on aurait bien détaillé la victoire de la raison et de l'engagement (Corée du Sud) sur la Négation du foot (Grèce) mais le manque de place combiné à des menaces physiques du directeur de publication de ce vénérable tabloïd quant aux délais de bouclage impose de surseoir à l'exercice. Une prochaine fois.