L'ancienne médina de Casablanca est en train de rompre avec des années de délaissement. Un projet de réhabilitation de ce lieu d'histoire a été conçu pour lui rendre ses lettres de noblesse. L'ancienne médina, cœur de la ville blanche «Dar Beida» connue surtout pour être le fief des dealers de drogue et de la criminalité, regorge de monuments historiques dont ses remparts portent les séquelles des décennies d'abandon. «Il est temps d'agir. Une nouvelle dynamique a été engagée il y a quelques mois. Un diagnostic de la situation a été établi et un plan d'action a été défini pour ressusciter la vie dans la médina. Ces actions touchent à l'ensemble des volets : social, économique, santé, culturel, sécurité et patrimoine», note Mostapha Mellouk, président de l'Association Casablanca carrières centrales, promoteur du projet. Les grande lignes de ce projet de grande envergure, initié en partenariat notamment avec la Wilaya de Casablanca, l'Agence urbaine de la ville, la préfecture des arrondissements Casa-Anfa, ont été présentées mardi soir à Casablanca devant un parterre de personnalités politiques, d'acteurs associatifs, de décideurs, des autorités locales… Avant de développer ces grands axes, un diagnostic et une évaluation de la situation de l'ancienne médian s'imposent. Habitat insalubre, constructions menaçant ruines, prolifération des noyaux de bidonvilles, déficience d'équipements publics sociaux, état de délabrement avancé des équipements existants, manque d'éclairage public… Le rapport établi souligne la vétusté du réseau de l'eau et d'assainissement. La muraille et les portails historiques sont dans un état dégradé et nécessitent une opération de réhabilitation et de restructuration. Les activités touristiques sont très peu développées bien que l'ancienne médina regorge d'un riche patrimoine culturel et architectural allant du style arabo-islamique aux tendances européennes du 19e siècle. Cependant, la médina forme un quartier de petits commerces. Les activités commerciales et artisanales y sont très développées, mais souffrent de problèmes urbanistiques, d'insécurité et de manque d'hygiène. Sur le plan social, la situation est très critique, voire alarmante. Prolifération des fléaux sociaux, violence, délinquance, consommation de drogues et comprimés psychotropes, colportage des boissons alcoolisées, proxénétisme, agressions sous la menace d'arme blanche. Bref l'insécurité… Les promoteurs du projet ont du pain sur la planche. Pour le président de l'Association Casablanca carrières centrales, des actions prioritaires seront entreprises dans l'immédiat. Les autres programmes seront menés au fur et à mesure selon un plan bien établi. Quelles sont ces actions concrètes à mettre en œuvre ? «Ce sont des opérations de réhabilitation urbaine et de renforcement des infrastructures, la mise à niveau des activités touristiques à travers la mise en place d'un circuit touristique dans la médina. Le projet prévoit également la requalification des commerces, l'amélioration de l'attractivité commerciale, la mise à niveau des équipements publics, la mise en place des campagnes de lutte contre la délinquance, l'analphabétisme». En somme, une véritable renaissance pour l'ancienne médina. Quel est alors le coût des actions à engager ? Les promoteurs du projet ont évalué à 101.400.000 DH le budget à mobiliser pour la réalisation de la première phase de ce projet de grande envergure et qui comprend le renforcement des infrastructures et des équipements, la requalification des commerces, mosquées et zaouias, les campagnes de sensibilisation et de communication ainsi que les manifestations d'animation, les opérations d'hygiène et la mise en place des dispositifs sécuritaires.A cela s'ajoute le coût de réhabilitation du marché de Bab Marrakech estimé à 27.160.000 DH. pour Mosstapha Mellouk, le financement de ce projet ne pose pas problème puisque les conseils élus, les autorités locales et les services de l'Etat ont promis de mettre la main à la poche pour le concrétiser. Le secteur privé sera également impliqué.