Une étape pas comme les autres. L'escale tangéroise de la Caravane nationale de l'exportation, ce jeudi 3 juin, aura marqué les esprits. La forte présence des opérateurs «reflète bien le caractère d'exportateur» des entreprises de la région, comme l'a bien mentionné Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, lors de l'ouverture des travaux de la quatrième édition de la Caravane. Mais il faut savoir aussi que la région, qui compte près de 395 entreprises exportatrices, est plutôt bien lotie par rapport aux autres régions du royaume. Les problèmes d'infrastructure, routière, portuaire, de zones industrielles… ne se posent pratiquement pas même si bien des opérateurs ont été touchés par les fortes intempéries de cette année et l'année précédente. Tanger est le point d'entrée et de «décollage» vers les marchés étrangers. En attestent amplement le port Tanger Med, les zones industrielles dédiées, à l'instar de la zone franche de Tanger (TFZ)… Mieux encore, la région a bénéficié de toutes les politiques sectorielles mises en place par l'Etat. Et malgré tous les efforts déployés, «le potentiel d'exportation n'est pas énorme», souligne Maâzouz. Que faut-il alors pour stimuler les entreprises ? Encourager et attirer plus d'investissements. «Il ne s'agit pas uniquement d'IDE mais aussi d'investissements directs marocains IDM», ajoute le ministre. Jusque-là et à la différence des trois régions où la Caravane a fait escale (Laâyoune, Fès et Marrakech ; www.lesoir-echos.com), aucun consortium n'a encore été lancé dans la région. C'est d'ailleurs le but ultime de cette Caravane. A noter que les subventions allouées par consortium vont doubler l'année prochaine. En 2010, elles s'élèvent à 750.000 dirhams chacun. Cela étant, un certain nombre de contraintes grippent encore l'envol des activités exportatrices. Selon le représentant de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), trois obstacles freinent encore le bon cheminement des affaires. Primo, le renchérissement des coûts des facteurs (énergie, fuel, gaz..). Secundo, le transport et la logistique. Sur ce chapitre, l'intervenant n'a pas manqué de soulever la cherté des tarifs du transport aérien. Sans oublier le coût élevé de la traversée du Détroit. Tercio, le décalage horaire entre des douanes et les exportateurs. «Il faut assurer la continuité du travail à ce niveau», recommande-t il. A noter aussi la complexité des procédures administratives. Inditex est prêt à commander près de 350 millions de pièces à l'horizon 2015, à condition que la problématique de la logistique soit résolue. Un autre opérateur évoque la question de l'inexistence d'une structure de traitement des déchets industriels. D'après le représentant de l'AMITH, la réduction des coûts de transport se pose avec urgence. Avec la crise économique internationale, les textiliens comptent jusqu'aux derniers centimes. Les délais de livraison, eux aussi, hérissent le poil des opérateurs. Surtout lorsqu'on sait que ces deux facteurs sont à l'origine d'annulation d'énormes commandes émanant de grands donneurs d'ordre internationaux. Le représentant de l'AMITH a affirmé que Inditex, un des plus grands distributeurs de mode au monde, qui possède des marques comme Zara, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, est prêt à commander près de 350 millions de pièces à l'horizon 2015, à condition que la problématique de la logistique soit résolue définitivement. D'autres marques internationales, ajoute- t-il, comme El Corte Inglés…ont manifesté leur intérêt de coopérer avec les opérateurs marocains et à raison de 15 à 20 millions de pièces livrées. Face à ces opportunités alléchantes, Maâzouz ne pouvait rester indifférent. Il a promis de contacter et s'asseoir personnellement avec ses donneurs d'ordre et essayer de trouver des solutions. Mieux encore, il s'est dit prêt à accompagner individuellement chaque entreprise qui présente un potentiel significatif à l'export.