Quelque 22 œuvres de la collection du Mu ka Museum à Anvers sont exposées jusqu'au 22 juin aux galeries Bab Rouah et Bab El Kébir à Rabat. Des Marocains ont sélectionné ces œuvres. Explications. Lorsque huit bénévoles choisissent des œuvres de la Collection du Mu ka Museum à Anvers cela donne « Rencontres ». Cette exposition a été délocalisée au Maroc et plus précisément dans les galeries Bab El Kébir et Bab Rouah à Rabat durant le festival Mawazine. Inaugurée le samedi 22 mai, cette exposition donne à voir des œuvres en toute originalité. Des performances vidéo, des photographies et des installations sont le noyau dur de cette manifestation. «C'est la première fois que des œuvres de la collection permanente de ce célèbre musée en Belgique voyagent en dehors du territoire européen. C'est une vraie aubaine de pouvoir apprécier par exemple l'œuvre d'Anish Kapoor qui est, soit dit en passant, très à côté dans le marché de l'art» déclare Aziz Daki le directeur artistique de Mawazine. Les bénévoles affirment qu'ils n'ont pas spécialement une connaissance de l'art contemporain mais qu'ils se sont fié à leur feeling. Mais l'originalité de cette exposition se situe également ailleurs. La sélection des 22 œuvres de cette collection a été réalisée par des Marocains. Pour mieux comprendre le concept de cette démarche, il faut remonter aux origines. En 2006, le Moussem, Centre nomade des arts a voulu pour son festival en 2006 donner la parole aux plasticiens et artistes visuels contemporains. L'équipe de ce centre nomade constituée de Maroco-belges initie une collaboration avec l'artiste Charif Benhelima et le M KA. «Ce projet se veut une réflexion sur la présentation muséale de l'art contemporain et donner la parole au public. C'est ainsi que nous avons pensé à constituer un Moussem club avec des jeunes bénévoles issus de la deuxième génération de l'immigration, en majorité marocains» souligne Mohamed Ikoubaân directeur du Moussem, Centre nomade des arts. C'est donc un regard marocain sur la collection du Musée d'Anvers. «Ce qui est intéressant dans cette exposition, c'est que les œuvres ont été sélectionnées suite à un regard externe et ce sont des amateurs d'art contemporain», souligne Bart De Baere le directeur du Mu ka. Les bénévoles, quand à eux, affirment qu'ils n'avaient pas spécialement une connaissance de l'art contemporain mais qu'ils s'étaient fiés à leur feeling. Pendant l'élaboration du projet qui a duré un an, l'équipe du Moussem club s'est donc interrogée sur ce qu'est l'art contemporain. «Une œuvre d'art se distingue en premier lieu par son rayonnement et son extravagance. L'œuvre dénote une technicité, transmet une émotion, irradie de la beauté. Elle touche, éveille des souvenirs, suscite des sensations», témoigne le club des huit. Dans la sélection qui est exposée jusqu'au 22 juin à Bab Rouah et Bab El Kébir, on retrouve entre autres les artistes Barbara Kruger, Bruce Nauman, Michelangelo Pistoletto, Barbara Visser et Sergei Bratkov. Le travail photographique de Cherif Benhelima qui fait partie des exposants se distingue par une recherche autour du flou. Dans sa série de photos Black Out, Cherif Benhelima amène le spectateur à réfléchir sur l'essence visuelle des choses qui l'entourent.Cette relation subjective entre l'homme et son environnement sont le fil conducteur de l'œuvre de Benhelima. Hassan Darsi de la Source du lion qui a exposé sa série «Sans titres» pendant le Festival printemps 2007 a proposé la délocalisattion de cette exposition au Maroc. C'est ainsi que trois ans après elle investit deux galeries marocaines. Le Musée d'Anvers a acquis cette série de portraits de Hassan Darsi. Dans des propos au Soir échos, le directeur du Mu ka précise que ce musée dispose d'un budget annuel de 200.000 euros pour l'acquisition des œuvres. Yto Berrada intéresse le Mu ka Bart De Baere le directeur du Mu ka Museum à Anvers créé en 1987 confie dans des propos au Soir échos, qu'il s'intéresse aux oeuvres de Yto Berrada photographe et directrice de la Cinémathèque de Tanger. «Il se pourrait qu'on achète des œuvres de cette photographe, nous apprécions son travail », témoigne Bart De Baere. Elle sera ainsi la deuxième marocaine à vendre ses œuvres aux Mu ka après Hassan Darsi.