Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Rukh, grande facture Le Printemps arabe, courant soudain et saisissant, se fond et se transfigure, en fait apparent. S'il a fasciné autant qu'irrité, il se mue aujourd'hui entre les colonnes et la ligne de « Rukh ». Premier magazine francophone du genre, inspiré de « l'esprit du nouveau monde arabe », à la forme oscillant entre le contenu magazine et le format livre, comprenez « mook ». Ce trimestriel, né en juin 2012, à la vocation entièrement dévolue au panarabisme et à son évidente identité culturelle en marche, triomphe là où les politiques ont jusqu'ici échoué : il réécrit l'Histoire d'un Maghreb et d'un Machrek unis, à coups d'articles bien sentis, à travers la voix d'artistes et de journalistes qui s'attachent activement, à bâtir un néo monde arabe en pleine efflorescence, proche de tout un chacun. Hachemi Ghozali, fondateur et rédacteur en chef de « Rukh », présent à la librairie le carrefour des Livres, à Casablanca, mardi 6 août dernier, a souligné les contours de ce trimestriel qui dissèque et décrypte la vie dans le monde arabe : «Rukh souhaite offrir un regard large et authentique, c'est un magazine généraliste où chacun prend ce qui lui convient». Rapprocher les acteurs du monde arabe «Certains s'intéresseront au cuisinier qui présente son tajine moléculaire, d'autres au récit de la construction chaotique d'une autoroute en Algérie» a-t-il poursuivit. Objectif premier ? Rapprocher les Tunisiens, les Marocains, les Algériens, les Libanais du pays natal et ceux vivant en Europe, bref, tous les acteurs d'un monde arabe souvent dépeint de façon sombre et sous le prisme de préjugés. Sujets d'actualité brûlant, enquête inédite, médium en adéquation avec l'air du temps, le nouveau et quatrième numéro de « Rukh », passe en revue une vie arabe, alerte, pertinente, jouissive. On y évoque l'architecture et les mosquées, le calligraffitti, le créateur libanais Rabih Kayrouz se raconte au fil d'une rare interview, comme les musulmans de Cuba… Patrick Poivre d'Arvor y confie sa fascination pour Beyrouth, quand dans le même temps, la sulfureuse Joumana Haddad, est fidèle à ses propos chocs. Après les émeutes de Détroit en 1967, celles de Clichy-sous-Bois en 2005, ce sont les émeutes de Malmö en Suède que « Rukh », sonde à son tour. En attendant d'effeuiller, le cinquième numéro de cette publication qui détonne dans le paysage de la presse actuelle panarabe, Rukh, devrait prochainement sortir en langue anglaise. Son nom, renvoie au phoenix de l'antiquité persane, oiseau des Mille et une Nuits, gardien de la connaissance et symbole de renaissance. Gageons que cet oiseau ouvrira encore les fenêtres à un vent frais, vivant… et à ces nombreux futurs titres. *« Rukh », numéro 1 à 4 en vente au Carrefour des Livres, Casablanca.