Vous êtes ici : Actualités / Edito / Mutations technologiques On a l'habitude de croire que rien ne se passe en été, et pourtant chaque année, l'actualité nous offre un concentré de faits qui contrastent avec la léthargie ambiante. L'essor des réseaux sociaux bouscule et les faiseurs d'informations et la presse traditionnelle qui les répercutait. Ces derniers doivent composer avec le flux permanent de la vie et les contraintes, souvent d'ordre logistique et financier. Se pose alors la question de base du métier de journaliste: l'objectivité et le respect de l'éthique. S'il faut se féliciter de la chute de ce mur impalpable entre les faits et la sélection de ceux qui seront portés à la connaissance de l'opinion publique, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et vouer aux gémonies la presse traditionnelle qui reste incontournable dans la réalité. Surtout que les deux facteurs que sont la vitesse et la qualité doivent être conciliés pour ne pas réduire l'information au scoop; sans pour autant rater le coche. Que ce soit sur le plan national ou régional, il faudrait des centaines de journalistes pour tenter de venir à bout de l'avalanche conséquente et continue de faits, qui ne connait aucun répit ni aucune barrière géopolitique. Le parallèle entre la classe politique et les journalistes est facile à faire. Les deux ont la même mission : se mettre au service des citoyens, sans chercher à tirer la couverture à soi, ni à biaiser les flux pour en tirer un quelconque profit. Ce parallèlisme n'exclut pas la presse dite partisane, qui au nom des principes qu'elle se doit de respecter doit mettre ses positions en perspective pour qu'elles ne subissent pas l'outrage du temps, qui est souvent immédiat dans le paysage médiatique. Attribut indiscutable de la dimension démocratique d'un pays, la presse doit bénéficier d'un cadre approprié pour mener à bien sa mission. Le récent projet de code élaboré au Maroc en s'attaquant aux conditions d'exercice et en mettant l'accent sur le respect du travail des journalistes doit aussi intégrer la mutation technologique en cours et la migration des lecteurs vers les nouveaux supports digitaux. La crise traversée par le secteur est une aubaine pour prendre les bonnes décisions et mettre en oeuvre les outils adaptés afin que les étés ou le reste de l'année puissent continuer à bénéficier d'une couverture correcte.