Vous êtes ici : Actualités / Memoria / Le tournant La grâce royale accordée à un pédophile espagnol à l'occasion du 14e anniversaire de l'intronisation du roi Mohammed VI, puis son annulation après la vive émotion suscitée chez le peuple marocain, marquent un tournant dans le règne du 18e souverain de la dynastie alaouite. La sensibilité de la question touchant au plus profond la citoyenneté et la fierté d'appartenance à la Nation et à la patrie, et le sentiment d'hégémonie de l'ancienne puissance coloniale, ont amplifié les réactions des Marocains qui se sont exprimés avec une virulence jamais enregistrée auparavant. Si le chef de l'Etat ne s'est pas excusé de l' »erreur » qui a conduit à la libération du monstre Galvan, il a tout de même réagi à travers trois communiqués et deux décisions face à ce scandale, une première. Après le passage de cette tempête estivale qui mobilisera sûrement pendant plusieurs jours encore les médias et les réseaux sociaux, rien ne sera plus comme avant. Le roi révisera certainement la méthodologie de travail au sein de son cabinet. L'Histoire nous apprend que dix ans après son accession au trône, feu Hassan II « avait reçu le premier avertissement de son règne » selon la presse hexagonale de l'époque. Les événements de Skhirat en juillet 1971 signifiaient pour le roi défunt -qui fêtait son 42e anniversaire- qu'il avait commis des erreurs et qu'il devait revoir sa gestion des affaires de l'Etat, selon ses propres déclarations lors d'une conférence de presse organisée au Palais royal. Certes, les événements ne sont pas les mêmes, les liens entre le roi et les citoyens du 3e millénaire ont aussi évolué. Mais qu'en sera-t-il de l'écoute des messages transmis par le peuple ? Une nouvelle page à écrire...