Vous êtes ici : Actualités / A La Une / La communauté internationale exprime son inquiétude Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé samedi sa profonde inquiétude au sujet de l'effusion de sang et des violences dans les villes égyptiennes du Caire et d'Alexandrie, exhortant toutes les parties concernées à aider leur pays à « reculer d'un pas au bord du gouffre ». John Kerry s'est notamment entretenu par téléphone avec le vice-président intérimaire égyptien Mohamed El Baradei, le ministre par intérim des Affaires étrangères Nabil Fahmy et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, pour parler des affrontements meurtriers qui se sont déroulés en Egypte ce week-end. « Les Etats-Unis appellent à une enquête indépendante et impartiale sur les affrontements meurtriers », a-t-il ajouté. Soulignons que les Frères musulmans et d'autres groupes liés aux islamistes ont attribué la responsabilité de ces morts aux forces de sécurité. Pour sa part, Londres a condamné l'usage de la force contre les manifestants et Paris a appelé toutes les parties et notamment l'armée, à la plus grande retenue. La Turquie a condamné les violences, appelant à un transfert du pouvoir à une « direction démocratique ». Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a notamment reproché à l'Union européenne de ne pas condamner avec suffisamment de fermeté les violences qui ont fait des dizaines de morts samedi à l'aube au Caire. La Turquie hausse le ton « Ceux qui restent silencieux quand la volonté nationale de l'Egypte est massacrée sont à nouveau silencieux quand des gens sont massacrés. Où sont passées les valeurs de l'Europe, où sont passés ceux qui donnent des brevets de démocratie? », s'est indigné le Premier ministre turc dans un discours devant un groupe d'hommes d'affaires à Istanbul. Sur le plan national, des personnalités de premier plan qui avaient soutenu le renversement de Mohamed Morsi, ont également exprimé leur inquiétude face au risque d'escalade entre l'armée et les islamistes. La plus haute autorité musulmane d'Egypte, l'imam d'Al-Azhar Cheikh Ahmed Al-Tayeb, a demandé une « enquête urgente » sur ces violences, et le vice-président du pouvoir de transition, le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, a condamné le recours excessif à la force. Faisant redouter de nouveaux heurts sanglants, le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim a annoncé la dispersion « très prochaine » des deux campements au Caire où se sont installés des milliers de partisans de Mohamed Morsi depuis son renversement.