Vous êtes ici : Actualités / Actualités / Monde / Les Maliens aux urnes Les Maliens étaient aux urnes hier pour élire leur chef d'Etat et ainsi renouveler les autorités de la transition politique. Vingt-sept candidats sont en lice pour ce premier tour qui devrait être suivi le 11 août d'un second tour entre les deux candidats arrivés en tête. L'ex-Premier ministre et ex-président de l'Assemblée nationale Ibrahim Boubacar Keïta, 69 ans, et l'ex-ministre des Finances et ex-dirigeant de l'Union économique et monétaire (Uémoa) Soumaïla Cissé, 63 ans, sont les deux grands favoris, suivis d'un autre ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, 60 ans. Cette élection doit rétablir l'ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d'Etat qui a précipité la chute du Nord du Mali aux mains de groupes islamistes de la mouvance Al-Qaïda, alliés dans un premier temps à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Elle intervient six mois après le début en janvier d'une intervention militaire internationale menée par la France pour stopper une avancée vers le Sud des islamistes armés et les chasser du Nord qu'ils occupaient depuis neuf mois. Risque de contestation des résultats Soulignons qu'un des candidats, Tiébilé Dramé, qui avait œuvré pour un accord de paix signé en juin à Ouagadougou entre Bamako et la rébellion touareg, a retiré sa candidature pour protester contre le manque de préparation et l'attitude de la France qui, selon lui, a par ses pressions porté atteinte à la « dignité des Maliens ». Même si 85 % des cartes des 6,9 millions d'électeurs ont été distribuées, plusieurs obstacles au bon déroulement du scrutin ont été enregistrés. Il s'agit, entre autres, redéploiement inachevé de l'administration centrale dans le Nord et l'absence de retour chez eux de 500 000 réfugiés et déplacés ayant fui le conflit et dont la plupart risquent de ne pas pouvoir voter. À cela s'ajoute des menaces jihadistes. L'un des groupes jihadistes qui ont occupé le Nord, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), a en effet menacé de frapper les bureaux de vote et mis en garde les musulmans maliens contre la participation à ces élections. Toutefois, Louis Michel, chef de la centaine d'observateurs de l'Union européenne (UE) déployés au Mali, a affirmé qu'en dépit des craintes et des insuffisances, « ces élections peuvent se dérouler dans un contexte et dans des conditions acceptables qui ne permettront pas une interprétation ou un dévoiement du résultat ».