Les Maliens avaient rendez-vous avec les urnes dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle qui opposait l'ex-chef d'Etat Amadou Toumani Touré à Soumaïla Cissé, candidat du parti au pouvoir. Dimanche, plus de 5,7 millions d'électeurs inscrits étaient appelés à choisir leur président entre les deux vainqueurs du premier tour du 28 avril, Amadou Toumani Touré (28,7 % des voix) et Soumaïla Cissé (21,3 %). Selon le vote du premier scrutin, l'ancien général et chef d'Etat du Mali entre 1991 et 1992 (période de « transition ») partait logiquement favori. L'outsider, Soumaïla Cissé, candidat de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma, au pouvoir), s'est cependant estimé à la veille du scrutin « trahi » par son camp. Le général Touré a en effet reçu le soutien de la coalition « Espoir 2002 », conduite par l'ex-premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, le troisième homme du 1er tour. Un soutien qui aurait dû logiquement revenir à son rival, puisqu'il représente le même parti. Egalement appuyé par d'autres petits candidats, dont deux dissidents de l'Adéma, « ATT » a même été vivement critiqué par Cissé vendredi soir. Intervenant sur la chaîne nationale, ce dernier s'est présenté comme le défenseur des « valeurs républicaines » face au risque de « recul démocratique » qui, selon lui, guette le Mali. « Aux partis l'exercice du pouvoir politique, à l'armée républicaine la défense du territoire », a-t-il ajouté, reprenant une critique contre « ATT », dont une éventuelle victoire est assimilée par ses détracteurs à un retour aux affaires de l'armée. Côté bureaux de vote, les autorités avaient promis durant l'entre-deux tours de faire des efforts pour rendre le scrutin « crédible ». Le 28 avril dernier, de nombreux retards et cafouillages avaient en effet été observés (absence d'une partie du personnel ou du matériel de vote). Près d'un quart des suffrages exprimés avaient dû être invalidés par la Cour constitutionnelle. Ce dimanche, à l'ouverture des portes, les Maliens étaient cependant peu nombreux devant les bureaux. Et ce malgré les nombreux appels de la télévision nationale à aller « voter pour le Mali ». Mais les observateurs prédisaient déjà que le taux de participation du 2ème tour ne dépasserait pas celui du 1er tour, 38 %.