Vous êtes ici : Actualités / Economie / Entreprise / John Milot : « Nous sommes un bienfaiteur écologique » Vous avez débuté votre activité en France puis en Tunisie et aujourd'hui vous jetez l'ancre dans la zone franche de Tanger. Pourquoi ce choix ? C'était prévu bien avant notre installation en Tunisie. Nous sommes même un peu en avance sur notre planning, concernant notre implantation au Maroc. Les événements en Tunisie ont un peu précipité notre arrivée. On s'est dit qu'il valait mieux avoir une filiale en Tunisie et une autre au Maroc, vu que le marché est encore récent, et ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier... Pour ce qui est du choix de la zone franche, les procédures administratives et la législation sont plus strictes mais également plus sérieuses. Elec'recyclage gère et recycle les déchets industriels de manière globale. Quelles sont les étapes clé du procédé ? La première étape c'est d'apporter un conseil auprès de l'industrie avec laquelle nous allons interagir en segmentant les déchets par typologie. Pour ce qui est de la partie audit nous proposons des outils pour compacter et broyer les déchets de la manière la plus optimale. Une fois que nous avons déterminé la « source du déchet » nous procédons à la deuxième étape qui est la collecte avec notre propre transport. La troisième étape, comprenant le tri et le conditionnement se fait chez nous. Nous passons ensuite au traitement spécialisé. Cette quatrième étape consiste à transformer les déchets par opération de broyage ou de pressage. Enfin, nous acheminons « la matière » aux industrielles qui la transformeront définitivement en matière première secondaire. Avez-vous pensé à former la main d'œuvre ? Tous les jours. Mais j'avoue que nous devrons mettre en œuvre un service de formation spécialisé le plus tôt possible car le métier est encore neuf et nous ne disposons pas encore de ressources humaines qualifiées ou formées dans ce domaine d'activité. Quelles difficultés craignez-vous de rencontrer ici ? La main d'œuvre, justement. Je ne voudrais en aucun cas que la chaîne de travail soit arrêtée ou interrompue à cause de personnes mal formées. L'autre difficulté que nous devrons surmonter à Tanger, c'est le turn-over. Un phénomène que nous n'avons pas observé dans les autres sites... Le problème principal reste d'ordre culturel. Les gens doivent apprendre ce que c'est que l'esprit d'équipe et avoir du souffle s'ils veulent réussir ensemble. Avez-vous détecté des concurrents ? Oui, bien sur ! Dans la zone franche je peux citer l'entreprise française Natura Verde qui traite le bois et le carton, RMD ou encore Recycla qui sont spécialisées dans, les déchets non ferreux, mais Elec-Recyclage est la seule entreprise qui propose une gestion globale des déchets industriels. Ecologiquement parlant, où est-ce que vous vous positionnez ? Nous sommes un bienfaiteur écologique, puisque l'ensemble de nos démarches vise à compacter les déchets de façon à limiter au maximum l'émission de Co2. Vous venez de signer une Joint-venture avec JumpsUSA. Comment cela se passe-t-il à leur niveau ? Ils nous fournissent leurs équipes et nous leur fournissons notre savoir faire. C'est surtout pour le recyclage des barrières à obstacle hippique que nous collaborons le plus avec eux. Nous travaillons sur le broyage de ces dernières. Pensez vous que le Maroc soit en mesure de se lancer dans la logique de la taxe carbone ? Il pourra le faire lorsque les pays industrialisés la respecteront, car elle reste encore très théorique dans la majorité des cas. Mais il faut garder en tête que la taxe carbone est plus une taxe politique qu'une taxe écologique. Je préfère trier tous les morceaux de plastique qui rentrent dans mon usine pour laisser mon empreinte écologique sur cette terre, que de parler durant des heures d'une taxe et de ses conséquences...