Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Préparation au Ramadan à l'américaine Mardi 9 juillet marque le début du mois sacré du Ramadan pour les musulmans d'Amérique. Pendant cette période, les musulmans du monde entier s'abstiennent de manger et de boire depuis l'aube jusqu'au crépuscule. Afin de profiter pleinement de ce mois et d'en tirer les bienfaits, ma famille et moi-même avons pris part à une retraite organisée par le Darul Hikmah, une initiative islamique éducative établie à Westmont, dans l'Etat de l'Illinois. Cette initiative est née de la conviction que, malgré ses faiblesses, les Etats-Unis demeurent un des meilleurs pays où l'on peut pratiquer l'Islam librement. En dépit de l'idée reçue selon laquelle les Etats-Unis sont une nation dominée par les programmes de surveillance secrets, l'engagement à assurer la pluralité et la liberté religieuse est bien présent en Amérique. La recherche de la sagesse et de la connaissance a toujours été possible aux Etats-Unis et, en conséquence, la communauté musulmane a excellé dans ce domaine. Dans les années 1960, au moment où une vague d'immigrés musulmans arrivaient du monde non-occidental, en raison d'une nouvelle législation sur l'immigration, ce type de retraite n'existait pas, car les nouveaux venus étaient préoccupés à encrer leurs racines dans leur nouveau pays. La religion restait une priorité, mais plusieurs groupes de jeunes et plusieurs mosquées ont connu des débuts très modestes dans des locaux au sous-sol loués par des églises. Aujourd'hui, Darul Hikmah et les nombreux centres d'enseignement islamique dans le pays montrent bien que le droit à la liberté religieuse présent dans la constitution américaine n'est pas qu'un simple écrit. La période du Ramadan, du moins dans la région de Chicago, est le moment où les musulmans s'efforcent de ne pas être simplement « l'autre ». Plusieurs mosquées organisent des iftar et partagent ce repas qui marque la fin du jeûne chaque journée avec leur voisinage, qu'il soit composé de musulmans ou non. De plus, les organisations musulmanes proposent des livraisons de nourriture à domicile et se portent volontaires dans des réfectoires. Cependant, il n'est pas nécessaire de passer par une institution pour représenter l'Islam. En nous fondant sur l'amitié avec non voisins non-musulmans, nous fêtons cette année notre 11e année d'échange de cadeaux et de bonbons aux périodes de l'Aïd et de Noël. Nous sommes tous des représentants de notre religion, capables de laisser des impressions marquantes, qu'elles soient positives ou négatives. C'est précisément une autre raison pour laquelle j'ai participé à cette retraite. Mes enfants passent plus de temps à l'école qu'avec nous, avec des amis et des enseignants de diverses religions. Dans leurs interactions quotidiennes, ils symbolisent l'Islam. Cette retraite était ma manière de les aider à consolider leur identité en tant que musulmans pratiquants, en les entourant de personnes également dévouées à l'Islam. Les conférences ont renforcé ce que nous leur enseignons à la maison : vivre selon les principes de notre religion et embrasser les valeurs islamiques que sont l'honnêteté, le respect, la charité, la persévérance et la patience, valeurs qui font d'un musulman un bon musulman.Comme tout Américain, je ne peux pas me permettre de banaliser la liberté religieuse. Avec les occurrences d'islamophobie aux Etats-Unis et à l'étranger, notre capacité à offrir la liberté religieuse aux générations à venir dépend de notre volonté à ne pas être « l'autre» mais le « voisin qui vous veut du bien ». Lorsque nous partageons notre religion et agissons selon ses préceptes publiquement, nous devenons alors des sources informées de l'Islam, effaçant du même coup les stéréotypes et les idées reçues.