L'association INSAF a signé, le 31 mai dernier, des conventions avec trois associations locales à Chichaoua. Depuis le lancement du programme de lutte pour l'éradication de l'exploitation des filles mineures dans le travail domestique en 2007, d'autres conventions avaient été signées avec des associations locales, dont cinq en 2011. « D'autres associations rejoindront, incessamment, le programme pour en élargir le périmètre », indique un communiqué de l'association. Ayant pour objectif la pérennisation de ce programme sur des bases tenant compte de l'évolution des contextes national et local, l'association INSAF a signé des conventions avec trois associations locales. Il s'agit de l'association féminine Nour à Imintanout, de l'association de Lalla Aziza pour le développement et de l'association de N'Fifa pour le développement. La signature de ces conventions s'est déroulé à Chichaoua en présence des représentants de la délégation provinciale du ministère de l'Education et des associations amies. Réinsertion sociale Un bilan d'étape a été dressé pour le programme de lutte pour l'éradication de l'exploitation des filles mineures dans le travail domestique de l'association Insaf. D'après un communiqué de l'association, la pratique de « location des filles mineures » a été complètement éradiquée dans les 19 communes où le programme a été mis en œuvre. En six ans d'existence, le programme a permis le retrait de 300 « petites bonnes » du travail et leur a permis leur retour à l'école. « Ces 300 filles sont aujourd'hui accompagnées sur les plans sociaux et pédagogiques », indique un communiqué de l'association Insaf. Par ailleurs, 33 de ces filles sont actuellement au collège et au lycée, « malgré les nombreux problèmes affectifs et de logistique que cela occasionne pour elles et pour leurs familles », précise l'association. Deux filles ont obtenu le baccalauréat en juin 2012, dont une avec « mention bien ». Près de 100 filles mineures ont bénéficié d'actions d'enseignement préscolaire. Ces conventions ont pour objet de « préciser et d'harmoniser les actions de transfert progressif du programme et de son enrichissement, en tenant compte de l'expérience acquise et de la nécessité d'apporter des réponses de proximité aux attentes des populations ». Cette expérience, qui bénéficie du soutien matériel de la Womanity Fundation, devrait permettre de développer un concept reproductible en d'autres régions pour l'éradication de l'exploitation des filles mineures dans le travail domestique. En 2011 déjà, deux conventions avaient été signées entre le ministère du Développement social, de la famille et de la Solidarité et l'association INSAF. Etalée sur une période de 3 ans, la première convention porte sur la réalisation d'études et d'enquêtes concernant le travail domestiques des jeunes filles. Cette convention prévoit également la constitution d'un comité entre le ministère du Développement social et l'association INSAF pour le suivi de ces études et pour assurer les enquêtes. Concernant la deuxième convention, elle porte sur l'intégration au sein du milieu familial et scolaire, de 100 petites filles qui ont été bonnes, ainsi que sur l'organisation de campagnes de sensibilisation auprès des populations locales. En vertu de cette convention, le ministère s'est engagé à fournir une aide financière de l'ordre de 200 000 DH à l'association INSAF pour lutter contre ce phénomène au niveau de la province de Chichaoua.