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Ce que les parents musulmans expliquent à leurs enfants
Publié dans Le Soir Echos le 20 - 05 - 2013

Les parents musulmans, comme les autres, ont leur mot à dire sur la conduite de leurs enfants : ce qu'ils doivent et ne doivent pas faire. Mais, contrairement à la plupart des parents, nous leur parlons du terrorisme et la manière de gérer son association avec l'Islam. Au lendemain des attentats de Boston, et compte tenu que l'un des suspects est à peine plus âgé que mon fils Youssouf, j'ai ressenti le besoin urgent d'aborder ce sujet avec lui. Nos conversations commencent habituellement par « la plupart des Américains reconnaissent que la violence d'une minorité musulmans ne peut pas être généralisée à tous les membres de notre religion », puis nous passons à « mais je ne veux tout de même pas que tu parles de bombes, d'armes ou de tirs, même s'il ne s'agit que d'un jeu. » Ce type de conversation est difficile à avoir avec un enfant de onze ans, mais nous ne pouvons pas la contourner. En tant que parents musulmans, nous sommes conscients de la vulnérabilité de nos enfants. Les échanges les plus ardus se déroulent en général de la manière suivante : « Si tu es victime de harcèlement, si quelqu'un t'agace ou te traite de terroriste, avertis un enseignant ». Mon enfant insiste sur le fait que cette démarche est humiliante, mais je lui explique que, malgré la faiblesse apparente d'un tel acte, il est préférable de prévenir un enseignant plutôt que de combattre seul. Je ne veux pas qu'il se trouve dans une dispute, car il se peut qu'elle escalade. Et, dans le meilleur des cas, mon enfant se montrera courageux tout en ravalant ses larmes ; mais dans le pire des cas, il répondra et se fera exclure.
Comme le reste du pays, je regrette que les suspects des attentats de Boston, des jeunes hommes apparemment appréciés et bien intégrés, aient été aussi terriblement méconduits. Je partage l'agonie de leurs parents, témoins impuissants de cette chasse à l'homme. Malgré la peur d'alarmer mon fils en abordant le sujet des attentats, je décide d'en discuter avec lui. « Si des musulmans essaient de te persuader que la violence est acceptable, souviens-toi de ce que t'ont appris tes parents. Dans l'Islam, la guerre ne peut être conduite qu'entre militaires – les civils, les femmes, les enfants, les écoles, les hôpitaux et autres lieux civiques ne peuvent nullement être des cibles. »
Mon enfant, un pré-adolescent, en réalité m'écoute et me fait part de ses pensées et de ses questions. En le mettant à l'abri de ces discussions difficiles aujourd'hui, nous risquons manquer l'occasion de lui inculquer l'idée que, dans l'Islam, prendre une vie innocente équivaut à venir à bout de toute l'humanité. En évitant ces sujets, nous risquons de manquer l'occasion de le mettre en garde contre ceux qui essaieraient de le méconduire.
Je lui parle de la douleur que les attentats ont occasionnée aux victimes et à leurs familles. « Si, en grandissant, tu n'adhères pas aux politiques d'une nation ou si tu as des idées divergentes, la réponse est l'engagement civique et non la violence », je grave ces principes dans son jeune esprit. Je lui dis et redis qu'il existe des manières acceptables et des manières inacceptables de traiter les problèmes et les divergences, mais que la violence n'est en aucun cas la réponse. Je crains de ne pas être présent le jour où mon enfant aura besoin d'être raisonné. Alors qu'il boit mes paroles, j'espère ne pas l'effrayer. Avec frustration, mon fils répond, « pourquoi est-ce que certains musulmans viennent tout gâcher pour nous autres ? » « Parce que, d'une manière ou d'une autre, ils en sont venus à croire que leurs actions étaient justifiées », je réponds et m'empresse d'ajouter, « mais elles ne le sont pas ». Il reste bien des choses que je laisse de côté. J'omets de lui dire que les médias associent les crimes à notre croyance ou les appellent le retour du terrorisme sur le territoire américain. Qu'en est-il de la tragédie de l'école Sandy Hook où Adam Lanza a tiré sur des petits enfants ? Jugé mentalement malade, aucune association n'a été établie entre une idéologie et ses actions. Qu'en est-il encore du fervent croyant en la suprématie de la race blanche, qui a tiré en causant la mort de six personnes dans un temple Sikh à Oak Creek, dans l'Etat du Wisconsin ? Il n'a pas été accusé de terrorisme par les médias. Pourquoi seules les actions de suspects et de criminels musulmans sont-elles automatiquement associées à la religion ? Ces pensées restent présentes dans mon esprit, mais je n'ai pas besoin de rajouter ce genre de poids à la conversation avec mon enfant de onze ans. Il a bien assez à considérer.
Naazish YarKhan Ecrivain, journaliste et chargé des stratégies de communication dans la région de Chicago


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