La crise grecque est auscultée par les grandes puissances de ce monde. La Grande-Bretagne, elle, décide de ne pas soutenir le Fonds d'urgence alors que la chancelière allemande perd des élections, en Rhénanie du Nord-Westphalie, importantes pour sa survie politique, en partie à cause de sa gestion de la crise héllène. Un peu plus loin, la reprise en Chine, comme aux Etats-Unis, est menacée, ou du moins ralentie par la situation en Grèce (encore elle). Au dessus de nous, le volcan islandais menace à nouveau de brouiller le ciel et de clouer au sol les oiseaux d'acier qui nous servent de lien avec à la clé un ralentissement des échanges et une série d'impacts négatifs (sur le tourisme pour commencer). Les bourses européennes, elles, se sentent pousser des ailes avec l'annonce de l'adoption du plan de sauvetage européen. Malgré les soubresauts, la situation semble sous contrôle. Des accidents se produisent pour être aussitôt pris en charge par des systèmes rapides, efficaces. Sans vouloir jouer les Cassandre, tout cela repose sur… des paroles. Que se passerait-il si les Etats européens, confrontés à une crise plus proche ou plus locale, n'honoraient pas leurs engagements ? Que se passerait-il encore si, la situation dégénérait en Espagne, au Portugal ou ailleurs ? Dans ce monde globalisé, où chacun dépend des autres, tout le monde court sans se poser la question de savoir si le cap retenu est le bon. Le mouvement prime sur la réflexion. Dans cette fuite en avant, personne n'ose prendre le temps de s'interroger sur la meilleure gestion possible. Comme si nous étions dans une configuration qui ne permet pas d'alternative. Les chocs successifs depuis près de dix ans sont traités comme des éruptions momentanées, alors qu'ils expriment peut-être la fin d'un modèle qu'on essaie de maintenir en vie à l'aide de perfusions de plus en plus géantes. Un autre monde est pourtant possible. L'environnementalisme (excusez le néologisme) peut n'être qu'une démarche de green-washing permettant de colorier en vert des stratégies déjà en oeuvre, ou déboucher sur une nouvelle manière de penser, de produire et de consommer, moins sophistiquée, plus facile à maîtriser et plus respectueuse des hommes et des ressources. Nous avons encore le choix.